Tuesday, July 25, 2006

Sur les Muses


"No Muse-poet grows conscious of the Muse except by experience of a woman in whom the Goddess is to some degree resident; just as no Apollonian poet can perform his proper function unless he lives under a monarchy or a quasi-monarchy. A Muse-poet falls in love, absolutely, and his true love is for him the embodiment of the Muse...
But the real, perpetually obsessed Muse-poet distinguishes between the Goddess as manifest in the supreme power, glory, wisdom and love of woman, and the individual woman whom the Goddess may make her instrument...
The Goddess abides; and perhaps he will again have knowledge of her through his experience of another woman..."
The White Goddess, Robert Graves.
Well, well!
Ce pensée de celui qui est l'un des écrivans (et poètes) plus importants du XXième siècle m'est familier (do you know?). Je souscris complètement ce qu'il dit, mot à mot.
La déesse soi-même n'est rien sans son incarnation dans une femme.
Divinité puissante et bénigne à son origine, elle accorde la bonheur de la création artistique avec son ravissement (Tu es Ravissante, vous souvenez-vous ?), avec l'inspiration d'un amour au-delà des apparences, au-delà la chair, vers l'extase d'un joyeux mélange de volupté et dissolution.
L'heureux élu devient ainsi amoureux d'une déesse et d'une femme au même temps, mais d'une femme possédée par l'esprit de la déesse -elle est, la femme, elue aussi-.
La femme soi-même n'a pas le pouvoir d'inspirer. La femme a le pouvoir pour attirer l'homme d'une façon pratique, materielle, sexuelle, mais c'est une attraction qui pursuivre le plaisir immédiate ou la procréation, agréable, bien sur, mais limitée à la satisfaction exclusive de nos instincts. Toute l'imagination ou les fantaisies que l'amour seulement "charnelle" nous suscite ont comme objetif la satisfaction des dèsirs plus ou moins conscients de nos sens. (...et c'est très bon, n'est-ce pas?), mais tout cela ne sert pas pour créer l'oeuvre artistique (plus grande ou plus petite).
J'y parle d'une autre chose.
J'y parle de frissons, de ravissement, de lévitation, de déchirure, du néantissement, d'une sensualité douleureusement intense et joyeuse que seulement se satisfait avec cette sorte d'éjaculation qui est l'oeuvre d'art (quoi qu'elle en soit, litteraire, musicale, pictorique, etc.).
Les muses existent pour sauver l'homme de la malédiction du temps, du materiel, de son limitation, de son manque essentiel, de son boiterie substantiel: demi-animal et demi-dieu, l'homme est condamné à être témoin de sa condition mortelle possédant une âme immortelle. Comme ceux vieux demi-dieux de la mythologie grecque et romaine, l'homme (et la femme, s'il vous plait) lucide, c'est à dire, l'homme conscient de sa divinité réduite en esclavage, il sait qu'il va mourir (toute cette conscience de l'infini mourira!!!) mais au même temps dans son coeur bat l'élan qui le pousse au-delà les frontières du materiel, à imaginer vivement d'autres mondes, à les sentir.
Et cettes sensations d'infinitude les procurent les muses. Les neufs muses.
Parmi lesquelles Erato, la muse aimable, est ma benefaitrice (et, en plus, un petit peu Polymnie, Euterpe et Terpsichore).
Las muses, aussi, peuvent-elles devenir succubes qui volent la volonté du malheureux possedé, en le sommettant aux atroces tortures de l'éloignement, l'absence, le mèpris ou l'incompréhension.
Alors, ce magnifique pouvoir créateur devient destructive.
Ainsi, le malheureux possedé succombe à l'énivrement du chaos, l'ivresse dyonisienne s'approprie de lui, déjà sans la benefactrice intervention du contrapoint appollinaire (qui apporte l'equilibre nécessaire) et la fin sera l'abandon de soi (il y a beaucoup d'exemples de cela: E. Allan Poe, Artaud, Hölderlin, Novalis, mais aussi, Virginia Wolf, Janis Joplin, etc.).
Veuillent les dieux de me liberer de la colère des muses!
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1 comment:

Anonymous said...

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