Saturday, March 31, 2007

Empty hours


Après un oeuvre de Ricardo Llorca (Alicante, 1962), aujourd'hui se répresente pour la première fois l'opèra Empty Hours (Horas Vacías) à l'église de Sant Jaume à Benidorm (XII Semaine Sacre).

Elle s'agisse d'une histoire contemporaine mise en musique sur une femme qui souffre la maladie de la solitude. Une maladie assez fréquent: une femme -par extension, un homme- qui se plonge à l'internet pour chercher solution à son angoisse, à son manque d'affection. Rien d'étrange d'autre part.

C'est une oeuvre qui boit, en même temps, d'un classicisme ortodoxe -musical et dramatique- et d'une avant garde qui cherche des nouvelles voies éloignées du dodécaphonisme dominant dans les dernières décades pour chercher un nouveau essai neo-renaissance musicale; c'est à dire, des nouvelles voies d'expression dramatique-musical depuis la plus pure tradition classique mêleé avec des nuances populaires de l'Espagne.
Á l'attente.

Wednesday, March 28, 2007

Les monstres du passé


Parfois le passé revienne pour encaisser la facture d'anciens paradis veçus et jouis... et il le fait sous la figure d'un monstre horrible, d'une caricature grotesque qui se venge ainsi de la bonheur éprouvée...

Les dieux n'accordent pas la bonheur gracieusement, ils l'encaissent tôt ou tard. Et plus grand fut le bonheur plus grand sera l'enfer.

Tout tend vers l'equilibre.

La vie n'est qu'une vibration corpusculaire autour d'un point imprécis: notre conscience.

(L'honte pour les imprécisions grammaticales ou syntactiques n'empêche pas que je continue l'essayant, l'important est la volonté -malgré tout, merde!-).

Monday, March 26, 2007

Un choix

J'ai élu un universe propre. Un universe à mon aise. Un universe à ma mesure, à la mesure de mon désir, non de ma taille. Mon désir a la grandeur de mon jugement, la grandeur de l'immarcessible, une grandeur qui ne se peut pas éprouver, la grandeur de l'inneffable.
Moi, je ne peux pas mentir, je ne sais pas mentir. Á chaque second de ma vie bat le vrai, mais parfois caché derrière de l'apparent, à peine maquillé, pour ne pas offenser.

Ah, la vie! Ja! Quelle chose!

La vie c'est quoi? Le savez-vous? Vos désirs, vos satisfactions, vos expectatives, vos troubles, vos sentiments, vos pertes, vos ravîssements... Qu'est ce qu'ils sont réelllement?...
...Des répresentations de votre volonté, c'est-à-dire, un universe propre.
L'objectivité n'existe pas. Ce qui s'appelle l'objectivité n'est que l'addition des volontés subjectives, la votre, la mienne, la sienne,... c'est-à-dire, nulle... et toutes en même temps. L'objectivité c'est une éntélechie. La vie c'est, par conséquent, une autre éntélechie... nécéssaire.

Vivre au jour le jour... est-il vivre sans objectifs? est-il vivre sans engagements? Pas de tout!

Le carpe diem implique précisément le plus grand des engagements possibles, le compromis devant soi-même de vivre sans conditionnements, le seul, la propre volonté souveraine, le propre désir, le propre project.

La défaite de la peur, le "oui" déterminant, le "non" exclusif, le pas au front vers un nouveau horizont,... tout ça, signifie l'acceptation de la vie, la négation du conformisme. Il faut de courage pour agir comme ça -c'est laid de le dire- et n'est pas facile le faire, mais... Il faut le faire pour ne pas se mentir soi-même.

Le monde est pleine de menteurs, partout. Vous êtes une menteuse -je le sais-, moi, aussi; mais il est temps de le vrai pour moi, le temps de ne pas se cacher, le temps d'affronter les propres érreurs, les propres faiblesses... Il ne reste pas de temps déjà.

Ce temps si court! Ce temps oú le baiser est si éternel comme nous le voulons, oú la caresse sur la peau aimée peut être comme caresser -rêveusement- le désert à découvrir ou caresser -maladroitement- la propre peau... Ce temps... Ce temps....

Le Temps des bouleversements, le temps des ravissementes,... ou le temps de la pourriture et de la décomposition.

Et comme échantillon,

Cuántos gozan el gozo de gozar
sin que gocen el gozo y lo dividen
entre ellos y el ver
los otros que ellos gozan.
Ah, Lidia, los trajes del gozo omite,
que el gozo es uno, si es nuestro, no lo damos
como premio a los otros
por ver nuestro gozo.
Cada uno es él sólo, y si con otros
goza, de los otros goce, no para ellos.
Aprende lo que te enseña
tu cuerpo, tu límite.
.
Ricardo Reis (Pessoa), Odes
.
Si nous voulons être sincères il faut agir comme ça. Ce monde est plein de sournoiserie, d'apparences prétentieuses, de vouloir plaire; trop des fois notre estime de soi dépend de l'opinion de l'autre, cela est une concession qui coupe les ailes de notre liberté et de notre réalisation comme individus singuliers et extraordinaires...

Et pour tout cela nous n'avons pas besoin d'armure, il suffit la détermination et l'amour à la vie, l'amour à une éntélechie oú nous sommes plongés.
b

Plus Éclats

Les éclats fulgurants émis par l'oeuvre diamantine de Fernando Pessoa sont illimités.
Soient les éclats bleutés de Ricardo Reis, soient les éclats dorés d'Alberto Caeiro ou ceux rougeâtres d'Alvaro de Campos, le kaléidoscope éclectique de ce surprenant créateur de personalités est un constant projecteur d'images, un foyer multicolore qui allume la vie grise en la transformant en un arc en ciel de couleurs nuancés, pâles ou pastels, jamais criardes, oú se réfugier quand les ombres ménacent.

A la patria, mi amor, prefiero rosas,
y antes magnolias amo
que fama y que virtud.

Mientras la vida no me canse, dejo
pasar por mí la vida
si sigo siendo el mismo.

¿Qué importa a aquél a quien ya nada importa
que uno pierda y otro venza,
si ha de amanecer siempre,

si cada año con la primavera
aparecen las hojas
y en el otoño cesan?

El resto, esas otras cosas que los humanos
añaden a la vida
¿Qué aumentan a mi alma?

Nada, salvo la sed de indiferencia
y la confianza muelle
en la hora fugitiva .

Oui, démolisseur, certainement. Démolisseur contre les élans courageux, contre l'espoir, contre les illussions vides -mais si agréables- des apparences, même contre l'amour. Mais, un autre éclat apporte une petite lueur,

¡Tan pronto pasa todo cuanto pasa!
¡Tan joven muere ante los dioses cuanto
muere! ¡Todo es tan poco!
Nada se sabe, todo se imagina.
Circúndate de rosas, ama, bebe
y calla. Lo demás es nada.

Au moins l'esprit stoïque de Ricardo Reis sauve la beauté, l'amour et l'ivresse -le goût- parmi les choses qui méritent être éprouvées. L'instant, le moment, l'éclair soudain. Sans passion, avec lucidité, c'est à dire, avec détermination et connaissance.
b

Éclat

Quel curieux! Cette vie nous garde petites surprises à chaque pas. Je me suis retrouvé avec un poème du hétéronymique Pessoa -Ricardo Reis, Odes- qui éclaire très bien une partie de mon état de conscience actuel.



No tengas nada en las manos
ni un recuerdo en el alma,

que cuando te pongan
en las manos el óbolo último,

al abrirte las manos
nada te caerá.

¿Qué trono quieren darte
que Átropos no te quite?

¿Qué laureles que no se mustien
en los arbitrios de Minos?

¿Qué horas que no te hagan
de la estatura de la sombra

que serás cuando estés
en la noche y al final del camino?

Coge las flores pero suéltalas,
de las manos apenas las miraste.

Siéntate al sol. Abdica
y sé rey de ti mismo.

Átropos est une divinité du Destin (l'implacable, l'inexorable, la non-retour).
Minos selon Dante est le juge qui se trouve à l'entrée du second circle de l'enfer pour juger les péchés de chaque âme.

Ah! Le spleen! Ce désarroi essentiel de celui qui posséde des yeux pénétrants dans l'âme.
Ça va faire!
b

Monday, March 19, 2007

Lovecraft: L'appel du Numineux


Le passé 15 de mars s'est célebré le 70ème anniversaire de la mort (?) de l'un des écrivans le plus originals et étranges. Appartenant à ce petit group de créateurs d'univers fantastiques et singuliers comme Tolkien, mais plus proche de Poe, Maupassant, Bécquer, même Cortázar ou Borges.

Le génie inquiétant de HP Lovecraft va créer un monde parallèle qui cohabite avec le monde réel et qui le gouverne. Un monde d'êtres épouvantables, éffrayants et terriblement puissants qui sont dedans et dehors, partout; d'êtres omineux qui viennent du fond de la mer et de l'au-delà; d'êtres tentaculaires, écailleux, intelligents; d'êtres originaires des coins plus obscurs de l'esprit de ce démiurge prodigieux... ou non?

Des noms comme Cthulhu, Nyarlathothep ou Azathoth évoquent le surnaturel, le suprasensible, l'abominable, l'extraordinaire,... l'horreur. Une théogonie dont les dieux ne constituent aucune réligion pour les humains, il n'y a aucune possibilité de se relier avec eux, ils appartient à une autre catégorie de réalité... qui dépasse notre intelligence. Ils sont entre nous mais, comme les dieux grecs, à peine s'immiscent dans nos affaires... sauf quand ils sont provoqués.

L'imagination fiévreuse, éxuberant et très fertile de ce autodidacte (il à peine fut trois annés à l'école) va être l'origine d'un mouvement litteraire du fantastique qui va continuer jusqu'à nos jours (il est très claire son influence dans la litterature, non seulemente fantastique, postérieure, ainsi que dans le cinèma -Alien, par example- ou dans les jeux informatiques).

Lovecraft va nommer les créatures qui existaient déjà à l'inconscient collectif des gens. Lui, l'un des derniers romantiques, le gothique-romantique par excellence, le methaphysique du fantastique, le thaumaturge de l'occulte, le visionaire, il sera l'initiateur de la modernité dans le domaine de la fiction, plutôt de l'atemporalité de la fiction. Un créateur exceptionnel, une personalité fermée, complexe et taciturne qui va consacrer toutes ses énergies dans la conception d'une oeuvre original et impérissable qui accompagnera toujours notre imagination dans les nuits sans lune, quand nous soyons seuls au bord de la mer, quand le silence chuchote à notre oreille des paroles gutturales inintelligibles...
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Sunday, March 11, 2007

Capitaine Conan

Crachat sur le visage de la démagogie politiquement correcte -ainsi que Paths of Glory et Johnny Got His Gun-
ce film courageux est un souffle d'air frais, bien que impitoyable, capable d'émouvoir par sa décidée dénonciation de l'insensibilité des chiens de la guerre (le pouvoir des bureaux) et des mensonges intéressées.

Plaidoyer anti-belliciste plus que pacifiste Capitaine Conan (Bertrand Tavernier, 1996) est un essai belligérant qui prend parti pour la liberté de l'être humaine singulier face la manipulation des foules.
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Comment se conduit-il l'homme face la violence? Qu'est ce qu'il passe une fois que la guerre est finie chez la vie des combattants? Quelle est-elle la vraie importance d'un guerrier? Qu'est ce qu'il sent?
L'amitié, la résponsabilité, l'hypocrisie de ceux qui mandent, la mise en question des valeurs conventionnels,...
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C'est la guerre, la fin de la 1ère Guerre Mondiale -mais de fait n'importe pas quelle guerre-. Le sans sens de quelques guerres (de toutes les guerres?).
Conan est l'officier d'un commando de forces spéciaux -préventifs ou indisciplinés- chargé de missions risqués et décisives. Comme une bande de loups ils attaquent les positions ennemies secrètement, corps à corps, surmontant le chemin à l'avancée des troupes. Ils sont des gents durs, sans scrupules mais, aussi, sans animosité; ils font son travail tout vite, sans doutes, d'une façon plus que professionnelle, d'une façon naturelle... telle qu'une bande de loups. Son régime et sa discipline est aussi spèciel, ils vont à sa guise. Ils jouent sa vie continuellement et ça implique des privilèges...
Comme dit Conan à son ami Norbert, "la guerre a été gagnée par 3000 hommes". 3000 braves qui ont vu les yeux de l'ennemi à des opérations-éclairs. Il faut se souvenir que la 1ère Guerre Mondiale fut une guerre de tranchées, c'est à dire, elle est caracterisée par l'immovilité des positions -et la cruauté de l'employement des armes chimies et biologiques.
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Portrait émouvant d'un homme, d'un guerrier, qui a une superiorité morale implacable basée sur l'amitié, le devoir (avec soi-même), la responsabilité (devant ses hommes) et sur la vérité des faits, qui ne s'en tient pas à la logique du soldat. Lui, il n'est pas un soldat, il est un guerrier à l'ancienne...
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(Conan) - Moi, je suis pas un soldat, je suis un guerrier...
(Norbert) - Difference..?
(Conan) - Un chien-loup c'est pas un loup.

Superbe interprétation de Phillipe Torreton (Conan) très bien secondé par Samuel le Bihan(Norbert) et toute une troupe d'acteurs secondaires qui apportent crédibilité à un très bon scénario et une mise en scène soigneuse et serrée.
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Bertrand Tavernier est le réalisateur de films tels que: Que la fête commence (1975), La Mort en direct (1980), Un dimanche à la campagne (1984), Autour de minuit (1986), La vie et rien d'autre (1989) ou la plus récent Ça commence aujourd'hui (1999, aussi jouée par Phillipe Torreton).

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Thursday, March 08, 2007

Vermeer: la magie de la lumière

Johannes Vermeer, Vermeer de Delft. Le peintre de la lumière lumineuse, des ombres vivants, des transparences subtiles, des textures vapoureuses ou suggestives, le maître de l'harmonie des couleurs... Le créateur d'un universe propre dans la peinture.
Aujourd'hui, la lumière. (Cliquez sur les images pour agrandir)

Des nuages sur le bleu
et des reflets sur l'eau,

des silhouettes ombrées
et des gens insouciants:
des flèches d'aiguisée foi

levées vers le mystère:



La quotidienneté faite miracle:
l'atmosphère exceptionnelle
du detaille minutieux
exprimé avec sagesse
par le trait juste,
par l'illumination épatante
et par la texture
d'une réalité onirique:



Tout vient de la lumière:
le sourire, la pensée,
l'attention, le geste;
ce rayon de tendresse
qui s'engage à travers
du vitrail comme un souple
d'inspiration fulgurante:




Scherzo divin, divine jeunesse:
la candeur, l'innocence,
les yeux vifs, le nez mignon,
les joues de peau de pêche,
le bouton de rouge satin
rempli d'humides perles;
c'est la fille rêveuse
qui regarde, souriante,
vers l'éternité:

Les ombres flamboyantes:
le rouge d'un vermillon attirant
telle qu'une couronne de feu
dont l'éclat inonde le visage obscurci;
dans le centre, une caresse
de brillante lumière révéle
la joue gauche, des lêvres gonflées
et la blancheur lumineuse
du collet.
Le regard jaillit du mystère:

lbl

Tuesday, March 06, 2007

Demi-Verités (III)


Le romantique lucide est un spécimen faiblement préparé pour affronter la vie, c'est pour cela qu'il doit soit parasiter un autre organisme plus pratique, soit établir une symbiose avec un organisme plus pragmatique qui nécessite ses vertus espirituels.
Cette faiblesse essentielle le vient donnée par son maigre intérêt pour les biens materiels, comme il ne soit que pour les jouir.

Le romantique lucide est incapable d'avoir l'ambition d'argent, de pouvoir, de position, même de belles femmes, si cela supose se vendre en échange, c'est à dire, d'employer son précieux temps manigançant la façon d'obtendre toutes ces choses si respectables.

Le romantique lucide ne prétend pas être une personne respectable, même pas une personne. Il seulement aspire à la jouissance du beau, puisque, pour lui, la Beauté est la seule mensonge qui vaut la peine; la Beauté, pour lui, est la verité des mensonges possibles; la Beauté, pour lui, est la seul motivation pour continuer à vivre.

Le romantique lucide pour arriver à satisfaire ses nécessités sentimentales ou émotionales, ce besoin du Beau, qui comblent son âme ne s'arrêtera pas devant rien: des conventionnalismes sociaux, des prêchi-prêcha puritains, des comme il faut hypocrites, tous ces mécanismes créés pour limiter la libre expression de la créativité, des émotions, des sentiments, etc., seront-ils mis en travers par la libre volonté de ce Diogène embusqué, mais, bien sûr, avec toute la courtoisie et politesse que sa exquise sensibilité le proportionne.

Le romantique lucide n'est pas, ni peut être jamais, un guerrier violent, il est plus un anarca jungerien qu'un anarchiste; mais, naturellement, s'il doit prendre une détermination pour sauvegarder son esprit et sa dignité romantique il fera ce qu'il soit nécessaire pour ce faire.

Le romantique lucide est demi-guerrier de chimères, demi-ivre contemplatif; demi-sentimental, demi-sensuel; demi-hiver, demi-printemps... mais il aime aussi tant l'été que l'automne: demi-salamandre, demi-feuille morte; demi-soleil, demi-lune: volcan et miroir, demi-lumière, demi-ténèbres. Le romantique lucide est, par définition, moitié moitié, un bizarre clair-obscur.

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Sonet lucide


1582

Mientras por competir con tu cabello,
oro bruñido al sol relumbra en vano,
mientras con menosprecio en medio el llano
mira tu blanca frente el lilio bello;
mientras a cada labio, por cogello,
siguen más ojos que al clavel temprano,
y mientras triunfa con desdén lozano
del luciente cristal tu gentil cuello;
goza cuello, cabello, labio y frente,
antes que lo que fue en tu edad dorada
oro, lilio, clavel, cristal luciente,
no sólo en plata o vïola troncada
se vuelva, mas tú y ello juntamente
en tierra, en humo, en polvo, en sombra, en nada.
.
Luis de Góngora y Argote
.
Example superbe du Carpe Diem. Voilà un échantillon de la Beauté qui j'aime.
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Malgré les mots désuets (cogello, troncada) ce magnifique sonet pleinement baroque est en même temps cultiste et conceptiste, bien sûr, mais d'un romantisme et d'un modernisme surprenants (on peut pressentir déjà un G. A. Bécquer ou un Verlaine).
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Formellement c'est admirable l'utilisation des parallelismes... même à trois niveaux!:
.cabello - oro (1)
frente - lilio (2)
labio - clavel (3)
cuello - cristal (4)
tierra - humo - polvo - sombra - nada (1+2+3+4)
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Une délice de structure, de rythme, de signification,... de perfection!
... ... ...

Demi-Verités (II)


L'être essentiellement romantique qui porte le stigmate de la lucidité dans son âme est une sorte de cyclope gigantesque dont le seul oeil est capable de voir tout. Cet oeil lumineux placé comme une étoile sur son front taciturne l'êmpeche voir, à son temps, sa propre monstruosité émotionnelle. Et c'est cet excès de sentiment qui va lui consommer peu à peu à mesure qu'il va grandit auto-nourri par sa démesure, tel que l'excès d'énergie generée dans son intérieur va faire éclater les étoiles massives.

Contrairement au romantique radical pure qui peut mourir pour un idéal ou une femme, le romantique lucide est condamné, comme Prométée enchaîné, à souffrir sa propre stupidité sentimentale jour après jour puisque il sait que la vie n'est que mensonge et illusion... et il accepte résigné le moins indigne, le plus humain, des choix possibles.

Cet romantique illuminé pourra, malgré tout, donner sa vie pour faire heureux quelqu'un, mais seulement s'il est capable d'y vivre comme s'il était un rêve, comme faisant partie de sa concepcion romantique de la vie. Il ne pourra jamais se soumettre à l'assoupissement de la vie pratique. Une autre conséquence de cet caractère rêveur est son absolue impuissance pour se gagner la vie. Bien sûr, pour lui la vie ne se gagne pas, se souffre ou se jouit, même se perdre, mais rien ne vaut la peine d'employer son temps et son energie à un travail salarié -à moins qu'il soit à la manière d'un jeu, d'un pari amusante et toujours temporelle.

La vie conçue comme un tirage de dés -Bataille- plus qu'une partie d'échecs, c'est cette perspective vital celle du romantique lucide, la seule possible. Impuissant à prendre sérieusement cette merveilleuse mensonge -la vie- le cyclope sentimental s'efforcera en parer de Beauté le vide de l'existence. (Oscar Wilde, ce modèle enviable de romantique lucide)

Le romantique lucide peut, aussi, devenir pathétique quand il essayait jouer un rôle qui ne l'appartient pas (le clown est plus gracieux lorsqu'il demeure serieux). Moi, je me trouve pathètique de temps en temps... après je ris de moi et continue mon chemin vers nulle part... là oú se trouve la beauté... pour recouvrir avec elle mon épouvantable lucidité.

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Monday, March 05, 2007

Demi-Vérités (I)


Il faut dire que pour un esprit romantique ce qui est vraiment difficile c'est vivre pour une femme ne pas mourir pour elle.

Pour celui qui place l'Amour comme axe centrale de l'existance c'est relativement plus facile se perdre par une femme que vivre pour elle.

Le plus précieux de l'Amour est le désir renouvé, l'envie insatisfaite, l'espoir sostenue, le mystère, la satisfaction qui ouvre nouvelles portes vers la promeesse infinie; ce jeu d'aller et retour aux sources du plaisir, un plaisir jamais comblé, un plaisir frais et vivifiant qui jaillit de l'élan vital de l'univers.

Cet élan de recherche existentialiste qui pousse la prolifération de la vie n'est qu'un essai perpetuel de l'âme de l'universe pour devenir infini, pour transcender la propre vie: tourbillon de désirs individuels qui se relient mutuellement pour trouver un nouveau être, une nouvelle source de désirs, toujours insatisfaits -par définition et nécessité-.

L'être romantique est une tentative maladive -déçue- de cet élan vitaliste universel dont le composant émotionnel abstrait est trop fort, ce qui provoque une perte de forces matérielles generatrices en faveur de créations plus ou moins espirituelles dont l'Art est l'échantillon plus irréfutable... Mais l'art est aussi univers, c'est la forme plus raffinée de concevoir l'univers, plutôt, l'art est une façon d'exprimer l'intuition des univers possibles; intuition puissante qui peut provoquer la folie si elle n'est pas exprimée proprement.

Donc, l'être romantique est un excès de sensibilité pour pressentir l'énorme potentiel representatif de l'Amour, l'epique imaginaire de l'Amour, et qui, par conséquent, ne peut pas se résigner à l'amour ordinaire et quotidien, soumis de préférence à la dictée de la chair. L'être romantique cherche beaucoup de plus... et s'il ne le trouve pas... bon, peut être préférable d'y mourir avant de se plier à la médiocrité, de se contenter des miettes des frottements et les gémissements.

Pour l'être romantique la femme aimée est quelque chose de plus qu'un champ de bataille amoureux, c'est, en outre, une navette avec laquelle tisser le tapis de la propre vie, un vehicle pour voyager aux territoires pressentis par son âme, une muse capable de l'inspirer et rendre possible la réalisation de son intuition: cette puissance créatrice de belles néantises.
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Comment s'étonner que pour le romantique la mort pour amour puisse-t-elle être plus préférable qu'une vie monotone et paisiblemente vide, si de cette façon réaffirme son intuition souveraine et sa supériorité sentimentale?
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Quel vertige, mon dieu!
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Dormir, s'enivrer, aimer... peut-être mourir?
Fuir, toujours fuir d'une réalité nécessaire qui nous écrase contre notre néant quotidienne.

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Sunday, March 04, 2007

Impressions


Impressions... traces qui vont dessinant notre carte émotionnelle, traits de notre mémoire sensitive; ciseaux qui descellent des formes définies à notre originelle conscience brute; pluie torrentielle ou foudre fulminant, ravines, méandres, tonnerres qui reveillent; tourbillon de cris silencieux ou berceuses qui assoupissent; douces brises ou ouragans dévastateurs; subtiles clins d'oeil ou sonores giffles; décharges, frissons, ravissements, extases; caresses inouïes ou pincements douloureux; levers et couchers du soleil...
Impressions... phénomènes plus ou moins naturels qui déterminent l'orographie du caractère, le relief de nos émotions. Aussi elles peuvent devenir portes ou fenêtres vers de nouveaux universes, vers de nouveaux territoires de notre propre conscience.
Parfois elles approfondissent dans la conscience jusqu'à decouvrir des gisements avant inconnus, occultes, enfouis sous tonnes d'éducation, bonnes manières et comme il faut.
Elles sont la nourriture de l'être créatif, la boire pour s'enivrer de sensations, la drogue pour voyager vers des lieux inexplorés de notre universe intérieur.
Impressions... yeux, lèvres, sourires, boucles, franges, rougeurs, soupirs, voix, silences, gestes, reflets de chair, rayons de regard, curves et sommets, sueur et absence, air absorbé et douces paroles qui se glissent jusqu'à le comble de la bonheur...
Des chansons, des mélodies touchantes; des tableaux, des images aguichantes; des paysages, la nature stimulante; des sculptures, des formes suggestives; des livres, des univers possibles, la possibilité infinie de revivre; des poèmes, l'attirance, l'appel de l'intuition lyrique, les mots pour nommer l'inexplicable... Les films, quelques films décisifs, des scènes avec la force visuelle de révélations divines; la découverte de la grandeur humaine et de sa bassesse; la projection des propres aspirations et des désirs interieurs. La trouvaille de la femme parfaite -celle qui nous comble-, la femme qui donne la vie et la femme qui vole la vie; la destinée au visage de femme fatale; notre femme éternelle que nous regarde dépuis l'écran et nous parle, nous chouchoute, nous suggère; la femme dont nous tombons amoureux, la femme qui nous portons toujours dans le coeur... Des Impressions qui nous déterminent.
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Impression: .
> Réaction du cerveau à une excitation (par un stimulus).
> Sensation conçue comme un ensemble de processus physiologiques déclenchés par une stimulation externe ou interne.
> Trace psychique laissée par une sensation ou une perception.
> Effet produit sur (la sensibilité d')une personne par un objet ou un événement.
> État psychologique ou représentation à forte dominante affective, produit ou suscité par (la perception d')un objet, (l'expérience d')une situation, (le comportement d')une personne.
> Aptitude d'une personne à se laisser porter par ses émotions, à ressentir avec spontanéité les situations où elle se trouve.
> Dans le domaine artistique. Mode d'appréhension de la réalité privilégiant la sensation, l'émotion sur toute démarche rationnelle, intellectuelle ou réflexive.
> Représentation globale qu'une personne a d'une situation (généralement où elle est impliquée) ou d'une autre personne, et qui est fondée sur une appréhension immédiate, intuitive avant toute réflexion ou analyse.
Après de: Trésor de la Langue Française informatisé (version simplifiée)
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Saturday, March 03, 2007

Eclipse


Voilà une Nuit Magique. Une Nuit de prodiges et de mystères. Une Nuit de loups ebahis et de chouettes perplexes. Une Nuit d'imagination eblouissante et de rêverie dévoilée.
Une nuit d'ombres et pénombres, de miracles de lumière et de lune joyeuse qui joue au cache-cache. C'est une nuit de Pleine Lune éclipsée.
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Les photos sont prises de SERVIASTRO, web du service d'astronomie de la Universidad de Barcelona.
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C'est fini. Le rideau est tirée. La normalité revient. Nous continuons à être les mêmes... et continuons à croire que la magie est là, tournant autour de notre fantaisie, décrivant trajectoires elliptiques autour nos croyances, ornant nos sciences de légendes captivantes.

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Obsessions


Très tôt le matin je m'éveille. Face à moi un visage légèrement sourient au regard perdu. Cette face a les joues en feu, les lèvres turgescentes, les narines battent au rythme spasmódique, on dévine une respiration agitée, un coeur emballé, un geste de satisfaction...

Elle est blonde aux beaux cheveux courts et ondulés. Son visage possède la force d'une rêverie trop réelle, presque materialisée. Sa présence est si nette que je peux sentir son haléine sur ma conscience.

Elle semble avoir les traits de Kim Novak. Elle est Kim Novak, mais aussi, en même temps, est l'obsession, mon obsessión plus chère.

Quel curieux! Comment nos obsessions plus intimes peuvent elles devenir une sorte d'universe dans la réalité quotidienne, un prisme qui décompose la lumière gris en lumières vivement colorées, un kaléidoscope d'images et sentiments peut-être irréels mais authentiques.

Obsessions qui aident à bien vivre.
Obsessions qui nous servent à nous sentir plus humains.
Obsessions qui s'impossent comme nos réalités les plus véritables.
Obsessions qui jaillisent de notre coeur avec la force d'une certitude torrentielle, imparable, intarissable.
Benie Obsession. Benie Kim.
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Friday, March 02, 2007

Suggestions

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De quoi est faite la matière des rêves?
De suggestion, peut-être?
De désir, de manque de satisfaction?
De pressentiments? D'intuitions?
Ou d'envie, de convoitise, de passion,
d'envoûtement, d'exaltation, de délire,
d'embrasement, d'ardeur, d'excitation,
d'ivresse, d'extase, de folie,
de jouissance, d'émotion, d'appétence...
Suffit-elle une image pour déchainer
cette pluie torrentielle d'émotions?
Ah, la suggestion!
c'est la reine des émotions intelligentes.
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