Sunday, July 23, 2006

Jeanette et Jane


Jeanette était une jeune fille de regard étonné et des yeux pleins de mystère.
Jane était une jeune fille de regard vif et des yeux pleins du curiosité et caprice.

Jeanette était en guenilles tous les jours et les dimanches elle s'habillait d'une robe usée de percal blanchâtre orné d'un noeud bleu décoloré .
Jane avait pour l'été une garde-robe de tous les jours pleine de robes en organdi et batiste blancs, bleus et jaunes et des robes de soie pour les jours de fête.

Jeanette porte des godillots marrons défraîchis que sont trop grands pour ses petites pieds.
Jane chausse des souliers de vernis noire nets et brillants, des bottines de maroquin ou des fines sandales en cuir, à son aise.

Jeanette porte ses cheveux bruns foncés négligés et emmêlés encadrant le visage sale.
Jane est coiffée d'une frange et d'une queue de cheval qui font ressortir les fines traits de son joli visage.

Jeanette ne mange pas trois fois tous les jours et boit l'eau d'un puits communale qui est à deux kilomètres de la hutte oú elle vit.
Jane peut choisir parmi trois differentes confitures pour le petit déjeuner, deux sortes de pain, lait ou yogourt et divers fruits de saison.

Jeanette va perdre son père à une guerre injuste -l'une de tant de guerres injustes qu'il y a dans le monde-, sa mère travaille du matin au soir pour élever dignement -vaille que vaille- sa famille.
Jane va souffrir le divorce de ses parents, on dit à cause de quelque chose d'obscure arrivé alors qu'elle était agée de douze ans. Elle va démeurer chez sa mère.

Jeanette vit en quelque lieu du tiers monde -ou aux faubourgs du "premier", ce qui est la même chose-.
Jane vit à un quartier résidentiel d'une grand ville du "premier monde" ou monde riche.

Il semble que Jeanette et Jane vivent dans des mondes separés, mais...

Parfois Jeanette et Jane sont tous les deux immobiles regardant l'horizon sans y rien penser...
Elles seulement regardent... et regardent...
...Et elles n'y voient qu'un coeur brisé, sans y rien penser. Elles y voient une rouge blessure palpitante qui saigne à flots.

Elles n'y voient pas cette ligne d'horizon qui sépare le ciel de la terre.
Elles y voient la faille ouverte dans ses coeurs de fillettes...

Sans y rien penser...
Elles seulement regardent avec un air absorbé...

...Et elles sentent tous les deux une pareille douleur...
...Et elles sentent une pareille nécessité d'être aimées.

(extrait de FéliFictions)

1 comment:

Anonymous said...

Hmm I love the idea behind this website, very unique.
»