Tuesday, October 31, 2006

La Beauté chez Góngora: le "Polifemo" (I)

Fábula de Polifemo y Galatea, chef-d'oeuvre absolue de la poèsie baroque. Il s'agit de la fable qui raconte l'amour de la ravissante nymphe Galatea et le beau berger Acis et la ultérieure mort de celui-ci de la main du jaloux cyclope Polyphème -qui est amoureux d'Elle-. L'action se déroule dans l'île de Sicile et appartient à la poèsie bucolique ou pastorile.

Cette fable fait partie de la mythologie grecque et va passer à la latine surtout par l'oeuvre d'Ovide, Les Métamporhoses.

Góngora va surmonter son modèle Ovide en composant une oeuvre ronde, parfaite, plus aimable, plus lyrique, plus coloriste, bien que plus difficile à comprendre. Il voulait de cette façon créer un oeuvre impérissable, une oeuvre originale d'un thème déjà connu. Son style culte et extrêmement baroque est doué d'une beauté esquise, élegante, dèlicate; mais, surtout, une beauté técnique suprême.

Écrite sous la forme de huitaines hendécasyllabes (octavas reales) le génie du poète cordouan recrée une histoire d'amour sensuelle avec de fin érotisme dans un théâtre de paysages simples mais beaux (Acis-Galatea); une histoire d'amour non correspondu mais caipable d'adoucir le feroce caractère du cyclope (Polyphème-Galatea); une histoire qui devient tragèdie quand le redoutable amoureux repoussé découvre aux amants et tue au malheureux berger; une histoire fantastique, puisque la pitié des dieux font que la sang d'Acis devienne de l'eau cristaline et le même Acis soit coulant fleuve, en étant ainsi une manière de surmonter la mort.

Beaucoup s'est écrit de cette oeuvre magistrale, ils sont déjà classiques les études de Dámaso Alonso, Robert Jammes, Walter Pabst, Alexander A. Parker,...

Moi, je vous propose à titre d'échantillon, ces trois strophes oú, d'une façon superbe, s'exprime la liaison d'Acis et Galatea. Jamais avant ne s'était exprimé l'érotisme chez une couple d'une manière si belle, si suggestive, si litteraire et lyrique; l'acte d'amour devient alors le plus pur plaisir esthétique, plein d'images évocatrices, plein de subtilités, plein de sensualité espirituelle.

Voyons:

....

40
Sobre una alfombra, que imitara en vano
el tirio sus matices (si bien era
de cuantas sedas ya hiló, gusano,
y, artífice, tejió la Primavera)
reclinados, al mirto más lozano,
una y otra lasciva, si ligera,
paloma se caló, cuyos gemidos
-trompas de amor- alteran sus oídos.

41
El ronco arrullo al joven solicita;
mas, con desvíos Galatea suaves,
a su audacia los términos limita,
y el aplauso al concento de las aves.
Entre las ondas y la fruta, imita
Acis al siempre ayuno en penas graves:
que, en tanta gloria, infierno no son breve,
fugitivo cristal, pomos de nieve.

42
No a las palomas concedió Cupido
juntar de sus dos picos los rubíes,
cuando al clavel el joven atrevido
las dos hojas le chupa carmesíes.
Cuantas produce Pafo, engendra Gnido,
negras violas, blancos alhelíes,
llueven sobre el que Amor quiere que sea
tálamo de Acis ya y de Galatea.

.....

La difficulté de ces vers -qu'elle y est-, son baroquisme plein d'une compliquée syntaxe, ses allusions constantes à la mythologie classique -qu'il faut connaître pour comprendre et, par conséquent, se réjouir completement du sens-; les éblouisantes métaphores que mettent en rélation des choses ou effets naturels et des significations culturelles; son acharnement pour chercher le mot le plus précis, le plus sonore, le plus lumineuse, pour récreer un nouveau sens jamais avant trouvé; tout cela fait partie de la, parfois, difficile tâche de comprendre proprement la poèsie gongorine.

Il faut être un explorateur du language, un aventurier des mots, un inconformiste intelectuel, un tenace chercheur de la beauté, pour s'aprocher à la hauteur de compréhension -et de jouissance- de la lyrique renfermée dans ces chefs-d'oeuvre: La Fábula de Polifemo y Galatea et Soledades, de Luis de Góngora.

Pour un prochain post le commentaire littéraire pour éclaircir ces strophes (les cléfs).

Bonne lecture.

Sunday, October 29, 2006

80's

Fantastique vidèoclip ce d'Alan Parson's Project. C'est une merveille de concision et d'expression de certains topiques eternels: la figure de l'héros, le type dur et fringant; la femme belle qui est malheureusement méprisée par le goujat gorille; le bougre infâme qui maltrait à la belle... et le croisement de ses vies... Pure histoire émouvante et impérissable traitée avec un style de comic vraiment enchanteur et gracieux. Superbe!

Alan Parson's Project - Don't Answer Me


Une sélection de vidèoclips ou petit échantillon de la musique -bonne musique- des années 80: pop, pop-rock, R&B, etc.
Ils sont titres déjà devenus classiques qui ont laissé une empreinte musicale indélébile gravée dans l'inconscient collectif des gens.

Missing You, John Waite
Time After Time, Cindy Lauper
Smooth Operator, Sade
Walking In Memphis, Marc Cohn
I Should Had Know Better, Jim Diamond
The Promise You Made, Cock Robin
I Want To Know What Love Is, Foreigner
When Your Heart Is Weak, Cock Robin
On the Beach, Chris Rea
I Promised Myself, Nick Kamen
Say You Say Me, Lionel Richie
Every Time You Go Away, Paul Young
Don't Dream It's Over, Crowded House
Chill Out, John Lee Hooker & Santana
The Healer, Santana & John Lee Hooker
Nothing For Money, Dire Straits

Dédiée à celle muse ravissante.

Tuesday, October 24, 2006

Découverte: Mary Margaret O'Hara

Mary Margaret O'Hara - Body's in Trouble



Sans paroles... mais...
Je suis tombé amoureux irrémédiablement...
Elle est un ange...
Un ange dans mon ciel de ténèbres éblouissantes...
Un ange de lumière rayonnante...
Un ange d'ivoire palpitant...
Un ange heureusement déchu...
Un ange fait chair troublante...
Chair emportée...
Chair tendue comme des cordes de guitarre
qui sont sur le point de se dissoudre en sons...
Chair de femme, chair d'ange, chair divine...
Chair faite pour la jouissance et l'oubli de soi même...
Chair faite voix qui caresse en étant caressée...
Chair qui chante comme un arc-en-ciel sonore...
Chair, caresse, voix, ange... femme, toujours femme...
Âme de femme, ciel fait chanson.
...
(MERCI, PETITE CLAUDINE)

Le surréalisme chez Stereolab

Stereolab - Cybele's Reverie


Merveilleuse chanson, charmant vidéoclip plein d'évocations surréalistes. Voulez-vous vous réjouissez avec moi?
Jean Cocteau pour le mariage. Pas mal, non?

Réveil
.
Bouche grave des lions
Sourire sinueux des jeunes crocodiles
Au fil d'eau du
fleuve charriant des millions
Iles d'épices

Qu'il est beau le fils
de la reine veuve
et du matelot

Le joli matelot délaisse une sirène
Sa plainte de veuve
au sud de l'îlot

C'est la diane dans la cour de la caserne
Rêve trop court
Aube lanternes mal éteintes

Nous nous réveillons
Fanfare en haillons!
.
Jean Cocteau

Saturday, October 21, 2006

Sonnets

La beauté se gagne, se poursuit, se découvre, se construit, se crée.
La beauté est partout, cachée aux yeux de ceux qui ne savent pas la reconnaître.
Comme le diamant, la beauté plus pure, plus rare, plus parfaite, se trouve dans les profondeurs des âmes plus sensibles et son extraction est parfois très coûteuse: c'est la beauté sublime
.
Petrarca et Góngora: La source du sonnet et son plus pure expression. L'invention stylistique et son point culminant. Le génial chercheur de gemmes et son tailleur le plus raffiné et élegant .
La recherche de la beauté, toujours la recherche de la beauté comme réaction à la vie nécessaire, gris, vulgaire, conformiste... stérile.
...

In qual parte del ciel, in quale idea
era l'essempio onde Natura tolse
quel bel viso leggiadro, in ch'ella volse
mostrar quaggiù quanto lassù potea?
.
Qual ninfa in fonti, in selve mai qual dea
chiome d'oro si fino a l'aura sciolse?
Quando un cor tante in se virtuti accolse?
Benchè la somma è di mia morte rea.
.
Per divina belleza indarno mira,
chi gli occhi di costei giammai non vide,
come soavemente ella gli gira.
.
Non sa com'Amor sana e come ancide
chi non sa come dolce ella sospira,
e come dolce parla e dolce ride.
...
(Petrarca. Canzoniere, 159)


... Mientras por competir con tu cabello
Oro bruñido al sol relumbra en vano,
Mientras con menosprecio en medio el llano
Mira tu blanca frente al lilio bello;
...
Mientras a cada labio, por cogello,
Siguen más ojos que al clavel temprano,
Y mientras triunfa con desdén lozano
Del luciente cristal tu gentil cuello,
...
Goza cuello, cabello, labio y frente,
Antes que lo que fue en tu edad dorada
Oro, lilio, clavel, cristal luciente,
...
No sólo en plata o vïola troncada
Se vuelva, más tú y ello juntamente
En tierra, en humo, en polvo, en sombra, en nada.
...
(Luis de Góngora y Argote. Sonetos Varios, CLXVI, Ed. Chacón, Biblioteca Nacional)

Wednesday, October 18, 2006

Velázquez in London !!!

La Venus del Espejo (Venus at her Toilet or The Rokeby Venus)
London, National Gallery, 18 October 2006 - 21 January 2007. Getty Entrance (admission charge).
La National Gallery de Londres est en train de réaliser la plus grand exposition sur l'oeuvre de Velázquez dépuis cette realisée à Madrid l'année 1990 dans le musée du Prado (76 tableaux). À cette occasion ils sont 34 les oeuvres originaires d'autres pays qui s'ajouteront aux 9 oeuvres déjà existentes à la pinacothèque londonienne, ils sont donc 43 les tableaux qui pourront admirer ceux qui puissent s'approcher de ce magnifique temple de l'art.
.
Fortement recommendable!
..
Quelques chef-d'oeuvres exposées:
El aguador de Sevilla (1618-1620). Aspley House. Londres
Vieja friendo huevos (1618). National Gallery of Scotland. Edimburgo
Cristo en casa de Marta y María (1618). National Gallery. Londres
Luis de Góngora (1622). Museum of Fine Arts. Boston
La Fragua de Vulcano (1630). Museo del Prado. Madrid
El Conde-Duque de Olivares (1624). Museu de Arte. São Paulo
La lección de equitación del príncipe Baltasar (1636-1639). Colección privada. Londres
Felipe IV, cazador (1636). Museo del Prado. Madrid
Inocencio X (1650). Aspley House. Londres
La Venus del espejo (1647-1651). National Gallery. Londres
Marte (1638). Museo del Prado
El infante Felipe Prospero (1659). Kunsthistorisches Museum. Viena
...
En plus, des intéressants événements parallèles, comme films (Triple Agent, Eric Rohmer; Vivre sa vie, Jean Luc Godard; Solas, Benito Zambrano), conferences et lectures à L'Instituto Cervantes...
Enfin, à ne pas manquer.

Tuesday, October 17, 2006

Epitaph


Un hommage à tous ceux qui cherchent une vie meilleure et qui y trouvent la mort.

Epitaph- King Crimson


.....
Crucificado
.
Qué sensación esta más extraña,
verte así, de nuevo crucificado
sobre la húmeda arena de la playa,
mirando el cielo azul, sin verlo,
con las pupilas ya por siempre dilatadas.
...
¿Qué viacrucis de noche sin sombras,
negra como el alma despiadada,
te esperó en el acaso de las olas
y la incertidumbre de la nada?
...
Ahora, en cruz de arena dorada,
Triste efigie de ilusiones rotas,
Yace, como una burla a la esperanza,
Tu cuerpo hinchado como una bota...
¿Al fin has llegado a tu ansiada casa?
.....
.....
África
...
Azarosa cuna de la humanidad,
Generosa África expoliada,
Por tus innumerables heridas
La sangre a chorros se te escapa.
.
Laboratorio de pruebas,
Eterno campo de batalla,
Edén, infierno, purgatorio
O barato coto de caza.
.
Quién te devolverá el orgullo
Altivo de tus nobles razas:
Cuerpos esbeltos, bellos rostros,
Ingenua y franca la mirada.
.
Trovadores de leyendas
Que cantan historias arcanas
De cuando el hombre se hizo hombre
En tus selvas y tus sabanas.
.
Caínes ruínes sin compasión
Te arrebataron hasta el alma,
Saquearon tus vastas riquezas
Y diezmaron tus muchas castas.
...
Y ahora te sellan las puertas
para que tu sangre no salga
y salpique sus blancas mesas
con gotas de negra esperanza.

Monday, October 16, 2006

Ophelia


Loreena McKennitt - The Bonny Swans


Sur le fameux poéme d'Arthur Rimbaud, Ophélie, illustré par la peinture du même title de John Everett Millais, la merveilleuse et cristalline voix de Loreena Mckennitt dans sa chanson The Bonny Swans
...

...
OPHÉLIE

I
Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles…
- On entend dans les bois lointains des hallalis.

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir,
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.

Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.

Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :
- Un chant mystérieux tombe des astres d'or.
(...)


Vous pouvez lire (et écouter) le reste du poéme ici

C'est un beau mariage!

Thursday, October 12, 2006

The Voice of Cocteau Twins

Quelle voix! Quelles textures vocaux! Quelle musicalité!
Cocteau Twins: la rêverie en musique.



Tishbite: le rêve du papillon;
Crushed: la sorcière amoureuse;
Carolyn's fingers: doigts éthérés caressant les nuages;
Cico Buff: une sirène amoureuse dans l'eau;
Iceblink Luck: éclat multicolore d'un cri joeux;
Heaven or Las Vegas: évocation nostalgique du paradise;
Rilkean Dreams Half Gifts: une histoire de solitude cherchée;
Oomingmak: en rêvant un monde imaginaire;
Love's Easy Tears: le vol des hirondelles;
Bluebeards: la voix des anges à l'aube d'un jour en bleu;
The Thinner The Air: hommage à Cocteau Twins.

Ella Megalast Burls Forever (live)
Orange Appled (live)
Lorelei (live)
Pearly-Dewdrops Drops (live)
.....
Merci à tous les créateurs de rêves, à tous les sorciers musicaux, à tous ceux qui aident à mieux vivre.

Monday, October 09, 2006

Un Morceau du Paradis


Je suis en train de lire Fábula de Polifemo y Galatea de Luis de Góngora y Argote, le plus insigne poète de la langue espagnole.

Appartenant à la pléiade d'extraordinaires litterateurs du Siècle d'Or espagnol (S. XVI-XVII), sa poésie baroque atteint le plus haut niveau de lyrisme et perfection -et par conséquent, de beauté-.

Si Lope de Vega était appelé Fénix de los Ingenios, celui même Lope et Cervantes, parmi beaucoup d'autres, appelaient Príncipe de los Poetas à Góngora (Primus inter pares!).

D'après Menéndez Pelayo (érudit, historien et criticien des idées, conservateur) il y avait deux Góngora, celui de la lumière et celui des tenèbres (Príncipe de la Luz y Príncipe de las Tinieblas). Mais cette distinction est superficielle et erroneée (d'après Dámaso Alonso et toute la Géneration du 27 -Lorca, Aleixandre, etc.-) et produit d'un aveuglement pour apprécier le sublime de l'art non conventionnel, de l'art qui recherche nouvelles façons d'expression, de l'art qui veut, qui demande éternité: l'oeuvre total.
Celui-ci était Góngora, le poète total qui ne se conformait avec sa simple génie.
Il va chercher la génialité de la complexité des correspondances pour arriver à la beauté absolue, surtout dans ses chefs-d'oeuvre, ses grands poèmes Fábula de Polifemo y Galatea et Soledades.

Reconu autour du monde comme une des poètes plus fins et élegants -aussi plus difficiles, puisque son art éminent cherchait des esprits aussi fins que le sien-, il est, en outre, le poète d'une plus débordant musicalité. Cette musicalité est due à une complexe composition qui comprend des mots, des significations, de syntaxe et de versification. Ses images poétiques sont pleines de beauté sonore et chargées de sens originaux et précis.

Ceux qui le taxaient d'obscur et maniériste ne voyaient que son prope aveuglement, le voile de l'ignorance -ou de la jalousie- les empêchait découvrir la luminosité éblouissante qui projettent ses vers lorsqu'ils sont lus avec attention (il faut savoir que Góngora avait une forte formation classique et que son intention était créer une oeuvre immortelle, au niveau des grands classiques comme Virgile, Ovide ou Horace -ce qui va arriver).

Il va enrichir la langue espagnole avec beaucoup de mots considerés par ses détracteurs comme latinismes et qui sont aujourd'hui employés d'habitude. En outre, il va avoir une influence déterminante dans la poésie de son temps, après il sera oubliè... jusqu'à le fin du XIXème siécle quand les simbolistes françaises -Les Parnassiens- vont à lui découvrir (Paul Verlaine, surtout) et après, quand au début du XXème, la géneration du 27 espagnole va lui revendiquer comme l'un des plus grands créateurs d'images impressionistes de la poésie espagnole et européenne.

Ce cordobés universel, chrétiennement païen, joueur et discrètement ogueilleux; ce Prince des Poètes, cet Homère Espagnol, il mérite l'hommage senti de tous ceux qui jouissons jusqu'à l'ivresse avec la beauté de ses vers parfaits.


(...)
Llegó todo el lugar, y, despedido,
casta Venus, que el lecho ha prevenido
de las plumas que baten más süaves
en su volante carro blancas aves,
los novios entra en dura no estacada:
que, siendo Amor una deidad alada,
bien previno la hija de la espuma
a batallas de amor campo de pluma.

(Soledades, Soledad Primera, vs 1084-1091)


23
La fugitiva ninfa, en tanto, donde
hurta un laurel su tronco al sol ardiente,
tantos jazmines cuanta hierba esconde
la nieve de sus miembros, da una fuente.
Dulce se queja, dulce le responde
un ruiseñor a otro, y dulcemente
al sueño da sus ojos la armonía
por no abrasar con tres soles el día.

(Fábula de Polifemo y Galatea, vs 177-184)

Luis de Góngora y Argote, Poeta Máximo de la Lengua Española.

Saturday, October 07, 2006

MBV: Loveless

Un autre éclat du génie de la musique rock, rock alternative, indie,...
Groupe puissant et sensitif en même temps, le déchirement des guitarres dans un embrassement intime avec un étrange lyrisme qui jaillit d'une composition inspirée et pleine de sentiment.
Un autre échantillon du talent musical d'un groupe qui a le courage d'explorer des voies inédites dont la destinée est une créativité surprenante oú semblait impossible d'exister.

Jamais avant s'avait arrivé à une expresivité si mélodieuse des guitarres, malgré la sensation bigarré omnipresente qui crée une atmosphère dense presque asphyxiante, le miracle se produit lorsque le contrepoint des voix glissantes et la savante utilisation des keyboards et la percussion provoque une sensation nouvelle d'extraordinaire equilibre (Sometimes, Soon).

Le seul album Loveless est un chef-d'oeuvre caipable par elle-même de justifier l'existence de ses créateurs (My Bloody Valentine: Kevin Shields, Colm O'Ciosoig, Tina, Bilinda Butcher, Debbie Googe -Dave Conway avait déjà quitté le group).

Nous sommes devant une musique qui peut paraître -aux estomacs délicats- bruyant et difficile à comprendre.
C'est une musique tellurienne, qui jaillit de la profondeur de l'abîme entournée par les voix plaintives des anges déchus.
Une musique qui parle aux entrailles, pas lumineuse mais si chaude, même ardent.
Une musique ombreuse mais suggestive: c'est l'obscurité qui recherche la lumière, et elle la recherche avec une passion déchirante.
C'est, aussi, une musique qui sonne dans le coeur des hommes -et des femmes- qui ont conscience de la perte du paradise, c'est pour ça la sensation de lamentation qui s'éprouve en l'écoutant.
Mais, tissés à cette retentissante structure musicale, il y a des brillants filets mélodiques qui donnent un sens paradoxal, un vrai tour de force, à l'ensemble, ce qui a pour effet une belle et harmonieuse, bien que difficile, musique éthérée qui porte le souvenir d'un passé divin -comme si elle était l'écho du son de l'universe-... Et ce souvenir résonne en les consciences de ceux qui ont la sensibilité necessaire.


Quelques morceaux de Loveless:
To Here Knows When, Only Shalow, Swalow, Soon

My Bloody Valentine (official site),
the MBV WikiSite,
the MBV AMGsite,
the MBV VideosSite,
the MBV mp3Site


Dédié à tous les anges inconnus.

Thursday, October 05, 2006

Hommage à Scarlett 4

Are You Awake?


Un autre beau hommage avec plusieurs scènes du film et une belle musique romantique de fond. En fin de compte Lost in translation est une superbe histoire d'amour retenu, superbe et merveilleusement bien racontée. Je pense que la musique original exprime mieux ce contrepoint entre les raisons du coeur et les émotions de l'esprit.
.

Hommage à Scarlett 3

Moby - Porcelain - Lost In Translation


Un bello homenaje a Lost in translation
con la ambientación musical de la bella Porcelain de Moby
(algo oscura pero... pas mal).
Divina Scarlett, incluso a media luz deslumbras.
¡Cuánto sentimiento hay en esta película,
qué geniales Scarlett Johansson y Bill Murray!
¡Viva el cine y la sensibilidad que hace posible tal milagro!
.

Hommage à Scarlett 2

My Bloody Valentine - Sometimes - Lost in Translation


The beautiful Scarlett,
The powerful My Bloody Valentine,
The magnificent Lost in translation...
Sometimes we love an impossible dream,
but... we love!
.

Hommage à Scarlett 1

Kevin Shields - City Girl


Scarlett Johansson, la nouvelle muse du cinèma.
Subtilement sensuelle et délicieusement revêuse
à Lost in translation:
la douceur aux lèvres charnues
et yeux profonds comme une mer de questions sans réponse.
Actrice fantastique, femme fascinante;
c'est un cadeau pour le regard qui recherche
le beau et le sublime en même temps.
C'est pas possible de ne pas l'aimer!
.

Pluie de vidèoclips

YouTube/Blogger m'ont envoyé un tas de vidèoclips á trahison. Bien, je les laisserai pendant quelques jours, après je les retirerai. Ils sont de mon goût mais cela n'était pas prévu.
portishead _ glory box
Mysteries

Tuesday, October 03, 2006

Éternité


Lifetime. Mon âme est noire.
Noire comme une nuit pleine de soupirs.
Noire comme un gemissement orgasmique.
Mon âme est le silence après une bataille d'amour:
Noire et rouge comme le désir inassouvi,
comme la volupté issue du desespoir,
comme l'éternité d'un ravissement aveugle.
Lifetime, Maxwell.

The Tower I

What shall I do with this absurdity
-O heart, O troubled heart - this caricature,
Decrepit age that has been tied to me
As to a dog's tail?
Never had I more
Excited, passionate, fantastical
Imagination, nor an ear and eye
That more expected the impossible -
No, not in boyhood when with rod and fly,
Or the humbler worm, I climbed Ben Bulben's back
And had the livelong summer day to spend.
It seems that I must bid the Muse go pack,
Choose Plato and Plotinus for a friend
Until imagination, ear and eye,
Can be content with argument and deal
In abstract things; or be derided by
A sort of battered kettle at the heel.

(William Butler Yeats)