Sunday, August 13, 2006

Les chiens n'aiment point Beethoven


Le petit chien de mon voisin lorsqu'il écoute Beethoven il jappe plaintivement, ça se passe également avec la Cinquième Symphonie ou la Pastorale ou le concert pour piano nº 5 Empereur ou l'ouverture Leonore.
J'en suis arrivé aux conclusions suivantes: Le chien de mon voisin n'est pas sourd et il n'aime point Beethoven.

Il y a quelques années j'eu un autre chien qui hurlait en écoutant la Neuvième Symphonie "Choral" du divin Ludwig Van -surtout le dernière temps, l'Ode à la Joie- et dont l'hurlement servait de signal -comme s'il donnait le ton- à un choeur d'hurlements qui s'élevait partout en lui faisant la réplique à Beethoven-Schiller; c'était très curieux.
J'en suis arrivé, en plus, à une autre conclusion: les chiens possédent encore un fort instinct grégaire hérité de ses ancêstres les loups.

Peut-être que ça arrive par la puissance et la musicalité exuberante des compositions de ce gènie de la musique ou par l'énergie qui dégage, mais ce qui est certain c'est que les chiens réagissent d'une façon plaintive ou hostile devant les codes ou les fortissimi du divin sourd.


En parlant des choses serieuses, avez-vous de sensibilité? Voulez-vous éprouver des frissons, sentir les cheveux s'hérisser? Écoutez ces extraits d'interprétations de la 5ième Symphonie de Beethoven dirigée par Wilhelm Furtwängler, l'un des plus réussits intérprets de Beethoven (aussi de Brahms, Bruckner et Wagner, c'est à dire, le sentiment, la solemnité et la magnificence).

Ludwig Van Beethoven le compositeur puissant, majestatique, dramatique, superbe d'ambition tonal, le compositeur empereur, le compositeur qui va ouvrir définitivement la porte à la modernité dans la musique (Mozart avait déjà ouvert les fenêtres). Le compositeur sans lequel on ne se comprendrait pas Brahms, Wagner ou Mahler.

Si Mozart est le musicien total (il jouait n'importe quel instrument, mais surtout le violin et le piano), la source intarissable de sons, la facilité insultante et débordant de ce qui est complexe, enfin, Dieu fait musique, Beethoven est Apollon et Mars tout-en-un.

C'est difficile choisir une seule oeuvre d'entre les chefs d'oeuvre de Beethoven parce qu'il dépend du moment et de l'état d'esprit, mais c'est sans doute la 9ième Symphonie en Re mineur, Opus 125, symphonie choral -et symphonie total-, celle qui attire l'applaudissement géneral.

Considerée par beaucoups le sommet de la composition symphonique, la Neuvième, composée par un Beethoven déjà sourd (!!!), est devenu une sorte d'hymne international de la fraternité -surtout à cause du quatrième mouvement choral, l'Ode à la Joie, toute une innovation dans la structure classique des symphonies-.
Un arrangement de ce mouvement fut adoptée comme hymne de L'Union Européen à 1972.
Beethoven va utiliser pour son Ode à la Joie le text d'un poème de Friedrich Schiller assez optimiste sur le genre humaine (notez que nous nous trouvons encore en pleine euphorie de l'élan du siècle des Lumières).

Quelle paradoxe -une autre plus- de l'histoire! un homme déjà sourd, hargneux, qui a vécu la déception de la montée -illusionée- et posterieure chute de son admiré Napoléon, qui a vécu l'horreur de la guerre et l'horreur de son isolement graduel, il est l'élu de la destinée pour composer l'hymne de l'espoir...

Sera-t-il que la sensibilité des chiens est capable de saisir entre les merveilleuses notes de cette superbe ouvre le frayeur qui peuplait l'âme de Beethoven?

Pourquoi les chiens n'aimeront point Beethoven?

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