Tuesday, August 01, 2006

Invocations

Image: Hylas and the Nymphs

Cet écrit voulût être un hommage et une invocation à cet esprit du vrai dont l'artifice est empreint.
L'artifice, lui, il est la verité chez l'homme. Avec l'aide de ces mensonges plus ou moins piteux qui constituent les fictions humaines se sont édifiés toutes les cultures.
Le vrai, ja, ja! je ris.
Quel sens a-t-il parler du vrai dans une vie, telle l'humaine, qui n'est plus qu'un click d'oeil pour le devenir de l'universe? (même si je dis ça, j'emploie un autre fiction pour m'exprimer).
Les réligions, par exemple, ils sont les artifices plus sophistiqués que l'être humain a crée. Vrais piliers de presque toutes les cultures (pour ne pas dire toutes) ils sont des puissants narcotiques (voir sédatifs, somnifères) qui aident à supporter le vertige d'une existence sans motif ni sens, ephémère, insignifiante... futile!
Aux questions, Moi, qui je-suis? Oú vais-je? Les réligions ont reponses -vraiment naïfs pour un esprit moyennement lucide- qui calment l'angoisse.
Pour les hommes-animaux qui se conforment avec satisfaire les necessités plus élementaires il n'y a pas de problémes: ils naissent, ils grandissent, ils se réproduissent et ils devient morts sans y rendre compte d'aucun vertige sauf ce de l'hypothèque.
Mais pour tous ceux qui sont conscients de sa futilité -et ils le sont parce qu'ils sont parfaitemente conscients de son insignificance devant ce qu'ils peuvent imaginer, devant ce qu'ils peuvent pressentir- la réalité est bien differente.
Quelques-unes d'entre eux embrassent une autre sorte de réligion comme est le scientisme (les pauvres!, comme si ça suffisait, des formules mathématiques, des lois de la physique, des réactions chimiques... et voilà, le sens de la vie!!!).
D'autres essayent la non-réligion, l'anéantissement, la renonce, l'échappé du cercle du désir, ayant bon espoir que de cette façon le vertige aussi disparaîtra -les ingenus! ils n'atteignent plus qu'une sorte d'engourdissement-.
Et après, ils sont les lucides, les éblouis. Ici il y a de varieté pour choisir, puisque les remèdes sont individuelles ou de petites fraternités (parfois elles forment fraternités sans aucune rélation personnelle mais d'idées, de conceptions), chaqu'un d'eux opte pour se sauver à son aise, mais tous, tous, ils sont d'accord dans la même chose: l'importance de l'énivrement pour supporter, pour pousser, sa vie.
Un énivrement qui abatts les barrières de la temporalité, de la caducité, et qui mène à ce qui paraît l'eternel. Cet état d'ivresse n'a rien à voir avec le torpeur ou la somnolence (bien qu'elle soit parfois bien venue) mais avec cette disposition d'esprit necessaire pour voir au-delà, c'est l'énivrement créatrice, artistique, qui essaye donner du sens à une vie sans sens.
Je dois le dire, l'artiste lucide, lui, il ne crée pas des oeuvres d'art pour la postérité ni par un désir malsain de durer longtemps, pas de tout, son oeuvre d'art est l'ètat de création lui-même, l'ivresse qui l'emporte et le transporte, l'échappée de la sordité du quotidien, c'est ça qui est l'important pour lui. L'artiste lucide sait que l'éternel a été le procès de création, l'oeuvre d'art n'est plus que le reflet de cette lueur de l'éternel qui nous arrive et nous fait savoir que c'est possible. L'oeuvre d'art est le cadeau que l'artiste nous fait pour nous dire: "et bien, voyez-vous, l'éternel existe, j'y ai accedé". Et ça nous sert de consolation (maigre, mais consolation en fin de compte).
C'est pour ça que l'homme a crée des fictions, il a cherché des narcotiques, il a dansé, il a joué de la musique, il a chanté, il a écrit histoires et poèmes, il a fait des films, etc., toujours pursuivant l'uthopie d'un sens, d'un objetif, de jeter un coup d'oeil à l'infini... La beauté comme une porte vers d'autres dimensions, vers... la justification de notre existence.
Pouvez-vous voir maintenant, ma Muse, l'importance que votre existence a pour moi?... Et je parle de votre existence, pas de votre possession.
Pour finir. Ces invocations aux muses sont à titre d'example de comment les grands hommes ont utilisé ce ressource à l'artifice de la beauté possible d'une existence impossible (?).
Maintenant ils parlent, pas moi:

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