Wednesday, January 17, 2007

La Beauté chez Góngora: le "Polifemo" (II)

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La Sculpture et la Poésie
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L'une des illustrations plus merveilleuses de l'ancien mythe (un des premiers sur la belle et la bête) qui raconte la malheureuse histoire du cyclope Polyphème, la nymphe Galatée et son amour avec le berger Acis c'est celui de la Fontaine Médicis (Jardins de Luxembourg, Paris), oeuvre de Auguste Louis Ottin (1811-1890).
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Le groupe sculptorique est composé par Acis et Galatée en marbre et Polyphème en bronze (détaillé étude photographique Ici).
.Acis et Galatée, tous les deux jeunes et beaux, tombent amoureux à première vue. Polyphème qui est amoureux éperdu de Galatée ignore cet amour, mais il va les decouvrir accidentellement.
Dans la scène representée ici Galatée est couchée entre les bras d'Acis, abandonnée à la satisfaction de l'amour, confiée... L'impression est très douce et sensuelle, la perfection des formes, sa beauté, la délicatesse et dinamisme du raccourci, tout ça fait penser dans la jouissance physique mais aussi dans le plaisir esthétique exprimée au moyen de l'art quand il est suggestif. Cette scène est d'une puissante sensualité et romantisme en même temps. La texture de la pierre, blanche et pulie, souligne cette impression aimable et armonique
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Par contre, sur cet idilique tableau menace la irredoutable présence de Polyphème, gigantesque, aux allures de titan; l'election d'un materiel comme le bronze souligne, à son tour,.la sensation de force et démesure, la sensation d'obscurité et d'une dimension tellurique... La tragédie est servie. La déesse n'a rien à craindre -elle est une déesse- mais le malheureux berger...
Mais nous n'avançons pas les événements.
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Ce conjoint sculptural posséde une grande beauté et expressivité qu'illustre parfaitement le mythe selon les Metamorphoses d'Ovide et, en même temps, selon la perspective de Luis de Góngora - celui-ci plus lyrique-. À Luis de Góngora la scène d'amour parmi les amants est plus explicite -bien que bellement élégante et très lyrique- et Polyphème -plus complexe et prodigieusement schématique qu'à Ovide- ne surprend pas les amants la main dans le sac en les épiant, sinon accidentellement, quand il lance des pierres aux chèvres qui ont interrompu son chant d'amour (ici, Góngora est plus complaisant qu'Ovide avec les amants et plus consideré avec Polyphème, plus complaisant avec l'amour, plus... romantique).
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Pour tout cela, je pense que cette belle sculpture est l'une des illustrations idéaux pour l'extraordinaire et beau poème baroque La Fable de Polyphème et Galatée de Don Luis de Góngora y Argote.
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4
Un monte era de miembros eminente
este que -de Neptuno hijo fiero-,
de un ojo ilustra el orbe de su frente,
émulo casi del mayor lucero:
cíclope a quien el pino más valiente
bastón le obedecía tan ligero,
y al grave peso junco tan delgado,
que un día era bastón y otro cayado.
5
Negro el cabello, imitador undoso
de las obscuras aguas del Leteo,
al viento que le peina proceloso
vuela sin orden, pende sin aseo;
un torrente es su barba impetüoso
que -adusto hijo de este Pirineo-
su pecho inunda -o tarde o mal o en vano-
surcada aún de los dedos de su mano.
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10
Ninfa, de Doris hija la más bella,
adora, que vió el reino de la espuma.
Galatea es su nombre, y dulce en ella
el terno Venus de sus gracias suma.
Son una y otra luminosa estrella
lucientes ojos de su blanca pluma:
si roca de cristal no es de Neptuno,
pavón de Venus es, cisne de Juno.
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11
Purpúreas rosas sobre Galatea
la Alba entre lilios cándidos deshoja:
duda el Amor cuál más su color sea,
o púrpura nevada, o nieve roja.
De su frente la perla es, Eritrea,
émula vana. El Ciego Dios se enoja
y condenado su esplendor, la deja
prender en oro al nácar de su oreja.
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20
La fugitiva ninfa en tanto, donde
hurta un laurel su tronco al Sol ardiente,
tantos jazmines cuanta yerba esconde
la nieve de sus miembros da a una fuente.
Dulce se queja, dulce le responde
un ruiseñor a otro, y dulcemente
al sueño da sus ojos la armonía,
por no abrasar con tres soles el día.
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21
Salamandria del Sol, vestido estrellas,
latiendo el can del cielo estaba, cuando,
-polvo el cabello, húmidas centellas,
si no ardientes aljófares sudando-
llegó Acis, y de ambas luces bellas
dulce Occidente viendo al sueño blando,
su boca dio y sus ojos, cuanto pudo,
al sonoro cristal, al cristal mudo.
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22
Era Acis un venablo de Cupido,
de un Fauno -medio hombre, medio fiera-,
en Simetis, hermosa ninfa habido;
gloria del mar, honor de su ribera.
El bello imán, el ídolo dormido,
que acero sigue, idólatra venera,
rico de cuanto el huerto ofrece pobre,
rinden las vacas y fomenta el robre.
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