Quel délice se laisser séduire par l’immédiat, par la caducité éphémère de l’instant, par l’attraction insouciante de ce qui est superficiel, par l’ordinaire ou même par le vulgaire.
Quel repos! Quel volupté!
Sortir à la surface de l’épidermique, oui, dans le domaine de l’apparence. Sans questions, sans réponses.
Faire ces petites choses sans complications: manger un hamburger avec des frites et une coca cola; se baigner à la plage ou à la piscine de cet ami oú ne manquent pas les filles jolies qui ne cherchent rien… qu’il ne soit pas l’ici et maintenant; aller à la disco pour danser sous un rythme flottant ou frénétique; faire jeux de cartes, jouer une partie au billard; monter une montagne sans se hâter, jouissant des vues et de l’effort qui fait battre le tambour dans notre poitrine; voir un film d’aventures (si possible, comique); se rester regardant la ligne d’horizon, legèrement courbe dans la mer, sans penser à rien à tel point que nous restons en état d’électroencéphalogramme plat.
Quel plaisir émouvant s’en tenir à les sensations seulement, comme l’animal qui nous sommes (superieur, bien sûr): manger, boire, parler, rire, copuler, dormir, manger, boire, parler, rire, copuler, dormir,... peut-être, des fois, pleurer comme une thérapie salutaire pour équilibrer les tensions génerées par tant de mollesse…
Ah! La délice du laissez faire, laissez passer, ne pas élucubrer, ne pas projeter, ne pas rappeler,
le seul: l’immédiat.
(de Pensées impensables, Felifictions)
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De temps en temps je me sens un végétal avec un coeur humain, une plante qui se plaint de sa chance, un tournesol lucide qui tourne seul, une pensée bleue pleine de rouge passion.
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Se glisser par chaque instant avec l'insouciance et la joie comme un enfant se glisse dans un toboggan, c'est le rêve de tout être humain lucide.
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