« Elle fut la fondatrice d'un ordre religieux appelé cinéma. »
Quoi dire de nouveau sur cette déesse du septième art? Rien et tout. Toujours est possible apporter notre regard singulier, notre prope experience émotive, si nous pouvons –ou savons- l’exprimer.
La biographie de Greta Garbo est celle de une grande femme faite à soi-même, ambitieuse, douée d’une forte personalité et très consciente de sa dignité, tout ça ajoutté au physique de plus grand magnétisme qui a passé par le cinèma donne comme résultat La Divine.
Il suffit rappeler les dits « Garbo parle » (« Garbo Talks », de Anna Christie, son première film sonore) ou « Garbo rit ! » (« Garbo laughs! », alors qu’elle va rire aux éclats par première -et seule- fois dans Ninotchka) pour se faire une idée de la répercussion que Garbo avait sur le monde. Mais, quelle voix!, quelle rire!.
Si m’est permis de le dire, l’expression « animal cinèmatographique » s’est crée pour définir la catègorie professionnelle de La Divine.
Muse des muses du cinèma, Elle a été la femme de plus déconcertant érotisme. Elle était la quintaessence de l’esprit de la femme, le corps voilé plus expressive et insinuante de toute l’histoire du cinèma; ses gestes dessinaient courbes voluptueuses et fascinants dans l’air; il suffit un petit regard de ceux yeux infinis pour devenir complètement fou… sans savoir de quelle maladie !, quelques paroles à elle ont plus force de conviction qu’un traité de dialectique.
Enfin, voyons l’une des scènes plus émouvants et sublimes de l’histoire du septième art, c’est un morceau du film Queen Christina, 1933, réalisé par Rouben Mamoulian –pour beaucoups, la meilleure interpretation dans sa carrière-, et après je dirai quelque chose de plus.
S’agisse de la dernière scène dul film, l’une de plus mémorables, réussits et belles de toujours. La Reine Christine se dispose à monter sur le batêau qu’elle croit l’aménera avec son grand amour et aimant -un diplomatique espagnol Antonio Pimentel de qui a tombé amoureuse- vers la bonheur, mais…
Queen Christina (1933) , Greta Garbo & John Gilbert
Ces sont les yeux du monde.Des yeux remplis d’universe. Des yeux plus profondes que la mer et plus extenses que l’horizon. Des yeux oú tiennent tous les pensées, toutes les soupçons, toutes les suppositions. C’est Le Regard.
Chaque fois que je vois cette scène mes cheveux se hérissent et un frisson me parcours le dos. C’est la grandeur du cinèma, et La Divine a été la plus grande.
Elle lève les yeux au ciel cherchant une réponse; par moments semble exigir aux dieux une explication... Pourquoi elle, la reine Christine de Suède, doit se soumettre à une autorité plus haute? Pendant ce temps les sujets pleurent et compatissent à sa reine avec des regards de respect et admiration.
Le regard d’amour devient regard glacé et intense au même temps, insondable et éclatant de beauté indéfinissable -il s'est écrit beaucoup sur à quoi pense la Garbo dans ces moments pour transmettre autant d'intensité-.
Les vents soufflent favorables pour... s'éloigner de l'amour, de la bonheur, de l'enthousiasme... vers l'obligation, la responsabilité, la dure réalité. La femme devient reine dans un regard vers le rêve impossible, un regard maintenu et désespéré mais digne d'une reine, digne d'une grande femme qui aime et parce qu'elle aime elle doit être à la hauteur de sa grandeur et de son amour, aussi dans le désespoir.
Ce Regard est le regard du Cinèma. Quel raison avait Fellini!
(a suivre)
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