J'ai élu un universe propre. Un universe à mon aise. Un universe à ma mesure, à la mesure de mon désir, non de ma taille. Mon désir a la grandeur de mon jugement, la grandeur de l'immarcessible, une grandeur qui ne se peut pas éprouver, la grandeur de l'inneffable.
Moi, je ne peux pas mentir, je ne sais pas mentir. Á chaque second de ma vie bat le vrai, mais parfois caché derrière de l'apparent, à peine maquillé, pour ne pas offenser.
Ah, la vie! Ja! Quelle chose!
La vie c'est quoi? Le savez-vous? Vos désirs, vos satisfactions, vos expectatives, vos troubles, vos sentiments, vos pertes, vos ravîssements... Qu'est ce qu'ils sont réelllement?...
...Des répresentations de votre volonté, c'est-à-dire, un universe propre.
L'objectivité n'existe pas. Ce qui s'appelle l'objectivité n'est que l'addition des volontés subjectives, la votre, la mienne, la sienne,... c'est-à-dire, nulle... et toutes en même temps. L'objectivité c'est une éntélechie. La vie c'est, par conséquent, une autre éntélechie... nécéssaire.
Vivre au jour le jour... est-il vivre sans objectifs? est-il vivre sans engagements? Pas de tout!
Le carpe diem implique précisément le plus grand des engagements possibles, le compromis devant soi-même de vivre sans conditionnements, le seul, la propre volonté souveraine, le propre désir, le propre project.
La défaite de la peur, le "oui" déterminant, le "non" exclusif, le pas au front vers un nouveau horizont,... tout ça, signifie l'acceptation de la vie, la négation du conformisme. Il faut de courage pour agir comme ça -c'est laid de le dire- et n'est pas facile le faire, mais... Il faut le faire pour ne pas se mentir soi-même.
Le monde est pleine de menteurs, partout. Vous êtes une menteuse -je le sais-, moi, aussi; mais il est temps de le vrai pour moi, le temps de ne pas se cacher, le temps d'affronter les propres érreurs, les propres faiblesses... Il ne reste pas de temps déjà.
Ce temps si court! Ce temps oú le baiser est si éternel comme nous le voulons, oú la caresse sur la peau aimée peut être comme caresser -rêveusement- le désert à découvrir ou caresser -maladroitement- la propre peau... Ce temps... Ce temps....
Le Temps des bouleversements, le temps des ravissementes,... ou le temps de la pourriture et de la décomposition.
Et comme échantillon,
Cuántos gozan el gozo de gozar
sin que gocen el gozo y lo dividen
entre ellos y el ver
los otros que ellos gozan.
Ah, Lidia, los trajes del gozo omite,
que el gozo es uno, si es nuestro, no lo damos
como premio a los otros
por ver nuestro gozo.
Cada uno es él sólo, y si con otros
goza, de los otros goce, no para ellos.
Aprende lo que te enseña
tu cuerpo, tu límite.
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Ricardo Reis (Pessoa), Odes
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Si nous voulons être sincères il faut agir comme ça. Ce monde est plein de sournoiserie, d'apparences prétentieuses, de vouloir plaire; trop des fois notre estime de soi dépend de l'opinion de l'autre, cela est une concession qui coupe les ailes de notre liberté et de notre réalisation comme individus singuliers et extraordinaires...
Et pour tout cela nous n'avons pas besoin d'armure, il suffit la détermination et l'amour à la vie, l'amour à une éntélechie oú nous sommes plongés.
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