Extraordinaire film de Terrence Malick que j'ai revu incité par le visionnage de Flags of Our Fathers (Clint Eatswood) -lequel m'a déçu un peu. Il faut attendre "Letters from Iwo Jima"-.
TRL: Poésie, métaphysique, exaltation de la beauté, introspection, mise en question de la nature des choses, l'homme devant soi-même, devant la mort... Enfin, il est un complexe chef d'oeuvre pluridisciplinaire.
Malheureusement, le même anné de sa première, Steven Spielberg realisa son mediocre Save the Private Ryan (biopic sur le débarquement de Normandie avec les vingt premiers minutes plus réalistes jamais filmés sur le décisif évenement qui représenta le début de la fin de la 2ème Guerre Mondiale -il faut le dire tout) l'enlevant le protagonisme qui l'appartenait. Donc, RTL va se passer sans péine ni gloire.
Ce film n'est pas fait pour l'applaudissement facile, ni non plus pour amuser; ce film est fait avec les tripes, pour secouer les consciences et éveiller les coeurs, pour nous dire à nous, les humains, que la beauté est là toujours, malgré nous mêmes, comme une intelligence indépendante... C'est comme si la Beauté était là déjà, avant que nous, et nous, les pauvres de nous, n'étions que une infime part de la conscience universelle d'oú la Beauté sort comme une émanation du divin.
Cela est présent dans le film constamment: l'impossibilité de trouver réponses aux questions éternelles de l'homme... parce que nous avons toujours l'impression que la nature des choses nous dépasse.
La mise en scène est du plus pur lyrisme, les suggestions, les alussions, les métaphores visuelles, les parallélismes, les traits comme coups de pinceau, la mélodie choise avec sagesse fournissant des sensations de légèreté, les regards qui parlent du silence stupéfait... La peur, la peur térriffiante qui devient beau calme; l'immortalité grimpée à la vie telle qu'une plainte tropicale... étouffant la vie; la mort, la grande inconnue, la vraie frontière insurmontable.
Les êtres humains, la tour de Babel qui ne cesse pas de s'élever, tous si differents, tous si egaux. Il y a des paradis dans ce monde et nous nous entétons à les transformer en enfers. L'ange bon, l'ange déchu, tout est une supercherie, n'existe pas le bon et le mauvais, nous inventons ce manichéisme pour nous expliquer ce qui nous ne comprenons pas, l'ineffable. ("ils nous veulent participant de sa mensonge ou morts", dit le sergent-major Sean Penn -le sceptique qui est capable de comprendre la sensibilité et en même temps de se jouer la vie par consoler un moribond et qui rejette les éloges et les médailles-).
Film encyclopédique, exactement comme une encyclopédie pleine de mystères et de belles images suggestives.
Superbe bande sonore d'un des plus élegants compositeurs pour le cinèma, Hans Zimmer, que comprend aussi des beaux chants de la Mélanesie et le séraphique In Paradisum du Requiem de Gabriel Fauré...
Beauté, Beauté à flots pour la vue, pour l'oreille, pour l'esprit, pour le coeur. Une Beauté parfois crue, parfois insupportable, parfois incompréhensible, mais toujours présent.
Pour en plus savoir: wiki page, IMDb page.
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Pour moi il y a quatre films de guerre, ou sur la guerre, -ou sur la paix?- qui sont de référence obligée: Paths of Glory (Stanley Kubrick, 1957), Johnny Got His Gun (Dalton Trumbo, 1971), Apocalypse Now (Francis Ford Coppola, 1979) et ce Thin Red Line (Terrence Malick, 1998).
À ne pas se perdre.
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