L'extrême sensibilité de certaines personnes n'est-elle pas une constatation que la réalité comprend un spectre lumineux plus vaste de celui qui las apparences nous montrent? Ou tout n'est que le résultat d'une tare congenitale, d'un défait de fabrication sensitive que provoque ces mirages ou délires sensoriels et émotionnels? Je ne le crois pas.
S'en tenir à l'apparent, n'est-il pas rennoncer à la meilleure faculté -et la plus distinctive- que l'être humaine possède, c-à-d, l'imagination et son émanation la fantaisie? Sans une imagination puissante et développée -cette capacité pour présentir ce qui s'ignore et pour voir et penser ce qui n'existe pas encore- peut-être nous étions sur les arbres.
Dancer in the Dark traite de beaucoup de choses, mais il y est le langage employé -débordant d'imagination et sensibilité- qui s'est fait poser toutes les questions précedents.
Film très dur, impitoyable, inclément. Seulement le traitement comme un drame musicale, la beauté formal de la mise en scène, la splendide interprétation ne seulement de Björk mais aussi de Catherine Deneuve, David Morse, et toute la troupe d'acteurs ensemble à l'exigeante réalisation de cet enfant terrible du cinèma danois, Lars Von Trier -héritier de C.Theodor Dreyer, selon quelqu'uns- et la photographie de Robby Müller est qui fait possible la digestion de cette bouchée extrêmement amère.
Malgré tout, la sensation d'impotence, d'humillation de l'intelligence, la rage pour permettre que certaines choses arrivent sans nous faire rien, la fragilité des gens sensibles, la faiblesse de l'excès de sentiment, tout cela nous écrase contre le siège.
Les larmes? C'est ce qui compte de moins. Le plus important est la sensation de coeur brisé, de déluge d'émotions contradictoires.
Mème ainsi, ceci n'est pas un cinèma sentimentale mais émouvant, passionné. Une bombe émotionnel dirigée au centre de notre categorie d'humains.
À remarquer les chansons composées par Björk et les choreographies de I've seen it all et Cvalda, ainsi que New World, l'impressionnant dernier thème ("si vous le permetez").
À voir sans faute.
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