Friday, June 30, 2006

Jouissance Gastronomique et Sensualité: un très bon mariage


La jouissance gastronomique c'est une sorte de plaisir hautement sophistiqué dont le début est une nécessité primaire: se nourrir pour maintenir la vie. C'est pour cela que parfois le sybaritisme est si proche de la vulgarité (en fin de compte nous ne sommes qu'animaux, bien que superieurs).

De la ancienne Bacchanale (fête païenne en honeur du dieu Pan ou Dyonisos) à la Grande Bouffe (film objet de scandale de Marco Ferreri, 1973) il y a un long et tortueux chemin à parcourir. Dans le premier cas l'occasion était joyeux: on mangait, on buvait, on chantait, on jouait, on fait l'amour, etc., tout fait d'une manière naturel comme un chant à la vie, la joie de vivre!; dans le second cas s'agit d'utiliser des biens comme la jouissance gastronomique et la sensualité avec la finalité de bien mourir (?), le paradoxe de l'excès: mourir d'excès de vitalité: puisque nous devons de mourir, mourons donc!, mais avec délectation.

Oscillant entre les deux cas précédentes, entre ces deux extrèmes, l'être humain a fait du simple acte de manger tout un art plein de volupté, de sensualité. C'est comme si l'homme voulais s'eloigner de son animalité. L'homme ne mange plus, il jouis, il devient gastronome; il mange pour jouir: il choisis, il elabore, il orne, il accompagne les repas avec des boissons qui enlargent le plaisir... l'homme ne mange plus, il degoûte...

... et dans cette degoûtation gastronomique se mélangent les diverses sortes de jouissance: l'esthetique, l'érotique, le litteraire et la musicale y compris. Tous les sens participent dans l'expérience gastronomique et puisqu'elle est une expérience aussi fortement évocatrice les odeurs, les goûts, les coleurs, les textures, sont portes intemporelles que nous permettent voyager à travers le temps. Tout cela fait qu'elle soit, en outre, une de les plus complexes et completes de toutes les expériences que l'homme puisse experimenter.


Jouissance Gastronomique et Sensualité: vu ce qui j'ai dit plus haut, rien d'ètonnant donc à ce que les expressions employées dans les deux milieux s'échangent: ainsi on parle de manger quelqu'un de baisers, caresser un vin avec la langue, savourer ou dévorer des yeux quelqu'un, embrasser un bonbon au chocolat ou être jolie à croquer. (ne pas oublier que certains animaux se dèvorent materiellement entre eux pendant la copulation -comment se sentiront-ils?-).
Ce qui est certain, c'est que la Jouissance Gastronomique et celle Sensuel sont intimement liées, peut-être qu'il soit consequence d'un élan primaire qui poursuis simplemente la perpetuation de la vie mais que dans l'être humain aie arrivé à un tel gré de complexité pour s'acommoder à son tour au gré de sophistication de son développement intellectuel.
En résumé, nous aimons la nourriture et dévorons l'être aimé.

D'autre part, et cela apparaît clairement à La Grand Bouffe, il y a des affinités électives pour s'asseoir à la table. On se partage meilleur -et on se jouit plus- avec ceux qu'ont une sensibilité semblable à la nôtre, parce que nous ne devons pas oublier que la capacité et l'intensité de la jouissance dépend autant de la sourprise et de la trouvaille que de l'experience et de la connaissance, mais surtout et avant tout du gré de sensibilité.

Wednesday, June 28, 2006

Jouissance Esthétique et Sensualité

Haute, La Beata Ludovica Albertoni, oeuvre de Gian Lorenzo Bernini

«Ce que le mystique n'a pu dire (au moment de le dire, il défaillait), l'érotisme le dit:Dieu n'est rien s'il n'est pas dépassement de Dieu dans tous les sens; dans le sens vulgaire, dans celui de l'horreur et de l'impureté. finalement dans le sens de rien...Le désir est chaque fois l'origine des moments d'extase, et l'amour qui en est le mouvement a toujours en un point quelconque l'anéantissement des êtres pour objet... La transe mystique, de quelques confession qu'elle relève, s'épuise à dépasser la limite de l'être.Sa brûlure intime, portée à l'extrême degré de l'intensité, consume inexorablement tout ce qui donne aux êtres, aux choses, une apparence de stabilité...... le sommet n'est à la fin que l'inaccessible. Je survis ne pouvant rien faire à la déchirure, en suivant des yeux cette lueur qui se joue de moi.... j'entre à nouveau dans la nuit de l'enfant égaré, dans l'angoisse, pour revenir plus loin au ravissement et ainsi sans autre fin que l'épuisement, sans autre possibilité d'arrêt qu'une défaillance. C'est la joie suppliciante».
G.Bataille (l'Erotisme)


Droite, L'Extase de Sainte Thérèse, oeuvre de Gian Lorenzo bernini.

« Je voyais près de moi, à ma gauche, un ange dans sa forme corporelle, ce qu’il ne m’arrive de voir qu’exceptionnellement […] L’ange n’était pas grand, plutôt petit, d’une grande beauté, son visage très enflammé le désignait comme des plus élevés, qui semblent tout embrasés […] Je voyais dans ses mains un long dard en or, avec, au bout d’une lance, me semblait-il, un peu de feu. Je croyais sentir qu’il l’enfonçait dans mon cœur à plusieurs reprises, il m’atteignait jusqu’aux entrailles, on eût dit qu’il me les arrachait en les retirant, me laissant tout embrasée d’un grand amour de Dieu. La douleur était si vive que j’exhalais ces gémissements dont j’ai parlé, et la suavité de cette immense douleur est si excessive qu’on ne peut désirer qu’elle s’apaise […] ».
Thérèse d’Avila, Autobiographie, Œuvres complètes, Desclée de Brouwer, 1964, page 207.




Ce que La Jouissance Esthétique est, ce que la Jouissance Esthétique a de Sensualité, enfin, ce que la Jouissance Esthétique implique dans l'état de conscience et animique de l'homme et de la femme il est le point de départ pour la création artistique, aussi pour la contemplation joyeuse de l'oeuvre d'art.
Cette Jouissance Esthétique est la base du frisson experimenté devant de la beauté quelle qu'elle soit... et ce frisson parcoure tout le dos du corps jusqu'a... l'âme.

La création artistique est le sexe de l'esprit. Le besoin qu'ont l'homme et la femme d'exprimer ses émotions d'une façon artistique n'est plus qu'une manière d'exprimer, de faire, l'amour qui s'enfonce dans l'esprit: l'amour à la vie, l'amour à l'Autre, l'amour aux dieux.

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Les plus hautes cotes de l’érotisme se donnent lorsque se réjoint un regard nu, un corps voilé et une imagination créative: c’est l’exaltation de la chair.

L’élan créative est impregné de l’érotique: l’artiste doit contempler la réalité avec des regards dépouillés pour la déshabiller à son tour: la nudité étonnant du Beau.

L’artiste est un interprète de la réalité cachée, de la beauté voilée; c’est un chercheur de trèsors occultes, un Champolion du Beau

En outre, n’éxiste pas l’élan créative sans l’érotique. La créativité se nourrit de l’érotisme, et l’érotisme se sert de la créativité pour s’embellir.

À la peinture Picasso, Toulousse Lautrec, Klimt, tous eux sont créateurs depuis un érotisme exuberant et suggestif, même explicite, toujours beau.

Dans la sculpture de Rodin ou Bernini, plus qu’à Praxiteles ou même Michel Angel, est évident la presence de la charge érotique dans la création artistique.

Tuesday, June 27, 2006

Enfilage

Je sais trés bien que parfois quelques gouttes d’eau sont suffisantes pour désaltérer la soif ardente... et pour réveiller une graine.

Suis sûr que souvent c’est l’intention qui compte, le beau geste, le clin d’oil, et non seulement ce que l’on dit. Parfois ce que l’on veut dire se cache derrière des mots.

À vous, même si vous ne le voulez pas, quoique je ne le veuille pas. Dans la vie il y a des circonstances extraordinaires qui échappent à notre volonté et qui nous dépassent.
Le puissant esprit de l’hasard gouverne malgré nous. Heureusement!

Ascot sur la jument plus rapide, plus fogeuse, plus imprevissible et plus difficile à maîtriser: l’imagination. J’y ai vu une belle femme aux yeux marrons sourire avec une sourire qui ressemblait à un papillon d’ailes rouges. J’y ai vu aussi des lutins verts et un beau petit papillon blanc qui jouaient parmi les arbrisseaux près du Old Paddock…

Monday, June 26, 2006

Coups de flèche


Ce qu’on aime lorsqu’on aime c’est la possibilité d’eternité, la folie de mourir et renaître continuement... dans l’Autre: le miracle de la disolution du Moi...

...et l’être aimé est la divinité qui fait possible cette anéantissement divine: alors, nos limitations s’évanouissent et les murs du nécessaire s’éffondrent; donc, le seul qui existe quand nous tombons amoureux est la volonté d’aimer; nous devenons ainsi comme les dieux: liberés du temps et de l’espace.
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L’amour n’est pas un rencontre entre deux nécessités (dialogue des égoistes), bien au contraire, la nécessité naît avec l’amour, avec le dévouement et la perte dans l’Autre.
Nous avons donc besoin de nous rencontrer dans l'Autre.
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L’amour non seulement est atraction mais encore recherche et rencontre: aimer c’est une aventure vers l’inconnu de l’Autre et de nous mêmes…

L’amour est un voyage à une realité inconnue, surprenante, hasardeuse, et au même temps un retour à la maison: c’est un voyage à Itaque plein de périls.

Aussi l’amour est un miroir et une catapulte, nous dévoile et nous pousse: notre personalité se développe et mets le point vers la créativité de toutes les façons posibles;

des forces occultes dans l’inconscient de l’èspece écoutent alors l’appel des forces génératrices de la création et celles-là répondent avec un seul objetif:

la perpétuation de l’évolution: la procréation, l’élan artistique, la joie de vivre. L’être humaine devient ainsi un créateur obéissant, aussi un complice.

Mais, si cette créativité ne trouve pas un moyen convenable pour s’exprimer, alors l’impuissance devient autodestruction, l’amour une sorte de crémation angoissante.

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Ce qui peut faire l’amour dangereux c’est le desintêret pour tout ce qu’il ne soit pas la personne aimée, c'est à dire, la folie d’amour, l’anéantissement du Moi, le ravissement.

Des lutins à Ascot? (II)



L’image du haute montre une reproduction de ceux qui peuvent être les Lutins d’Ascot selon plusieurs témoins oculaires. Ils furent vus le 20 Juin dans une zone boisée proche du Old Paddock aprés la course The King’s Stand Stakes gagnée par Takeover Target.

À l’image on peut voir un beau et petit papillon blanc qui pouvait être celui qui personne ne vit pas surgir de l’oreille de Takeover Target à l’arrivée.
Cela pourrait-il signifier qu’à la victoire du cheval ausssie sont intervenus les génies?

On dira que nous sommes au XXIème siècle et que les choses ne passent pas comme ça, mais on ne sait jamais…

Les autorités se montrent réticents à confirmer cette hypothèse mais Scotland Yard a ouvert une investigation pour éclairer les faits.
...

Des beaux yeux marrons lisent la nouvelle et un sourire énigmatique, qui rappelle étrangement à un papillon, s’ébauche sur le visage de cette belle femme qui semble en savoir plus.

Note: trois jours plus tard, le 24 Juin, Takeover Target arriva troisième dans The Golden Jubilee. Aucun papillon au Winning Point. Aucun lutin aux alentours.

(extrait de FéliFictions)

Sunday, June 25, 2006

Maximes minimes


Pour moi, l’amour est une sorte de rébellion, la poèsie aussi; bref, en un mot: les états d’ivresse, quels qu’ils soient, sont ma revolution particulière.
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Nos enfers sont faits à la mesure de nos paradis: je dévore avidement, avec un plaisir inouï, une apparition inattendue... pour aprés être devoré cruellement par son absence.
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C’est l’état d’affirmation dans lequel on se dit oui au risque qui nous provoque une sorte d’ivresse plus puissante qu’une drogue… le dédain du péril nous rapproche des dieux!
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Ce qui nous sauve il peut nous tuer.
L’antidote parfois devient un poison plus puissant que le venin. L’envie de beauté peut devenir un calvaire... suivi d’une crucifixion.
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“Lorsque les dieux veulent nous punir, ils exaucent nos prières” (Oscar Wilde, sur une maxime de l’ancienne grece autour le Roi Midas). -Les dieux nous récompensent toujours avec l’inattendu. Moi, j’en ajouterai même!
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Gare! Goûter avec avidité, avec appétit vorace, la sensations qui nous provoquent les désirs il peut être cause d’indigestion: alors, il faudrai le jeûne.

Saturday, June 24, 2006

Des lutins à Ascot?



Sourprise à Ascot.

Le retour à Berkshire de la plus fameuse et glamoureuse des courses de chevaux, aprés une profonde et longuement attendue rénovation, est venue accompagnée de la magie.

C’était le premier jour du meeting Royal Ascot. Par la megaphonie s’annonçait The King’s Stand Stakes, une course pour sprinters dotée d’un prix de 200.000 livres sterlings.

Le bleu du ciel se répandait molleusement sur le lawn et sur les têtes ornées de beaux et parfois extravagants chapeaux des ladys de l’aristocratie anglaise (celle du sang et celle de l’argent), aussi sur les regards joyeux des spectateurs amusés par l’spectacle qui se déroulait devant eux.

Au Horsewalk deux beaux yeux marrons contemplent les pas tranquiles d’un cheval australian de sept ans qui rappelait l’histoire de Seabiscuit. Acheté par 500 livres sterlings il y a tres années déjà par un taxiste, dit Joe Janiak qui vit dans une caravane, Takeover Target a eu une progréssion inouïe. Personne comprendre d’oú vient cette incroyable transformation d’un cheval sans histoire et sans avoir des quartiers de noblesse.

Mais il était là, devant cette femme aux beaux yeux, sans montrer la moindre nervosité monté par un jeune jockey de 22 ans, dit Jay Ford.

Quinze minutes aprés Takeover Target gaignait par demi-tête à Benbaum. Personne ne fit attention à un petit papillon blanc qui va surgir de l’oreille gauche du flambant et sourprenant vainqueur au moment de traspasser le Winning Post.

Sur le gazon de la General Admission Lawn deux beaux yeux marrons brillaient étrangement et un sourire énigmatique dessinait dans l’air un arabesque resplendissant qui ressemblait d’une façon surprenant à un papillon aux ailes étendues…

(extrait de FéliFictions).

Friday, June 23, 2006

Les muses du cinéma, les muses au cinéma (I)

Irene Jacob, la muse de Kieslowski à La Double Vie de Véronique et Trois Couleurs: Rouge. Est aussi une de mes muses.
Est la muse transversal qui existe à travers les années. On peut dire qu’elle suive la ligne estylistique de Greta Garbo et Ingrid Bergman: à l’air rêveur qui laisse entrevoir une intense vie interieur, des yeux beaux et vifs, le regard concentré et indefini, une bouche parfaite (de lèvres plus fines à la Divine), le nez droit (quelque retroussé à la Bergman), des joues de courbure idéal, le menton doux, le cou svelte, des mains délicates et expressives, enfin, une figure armonieuse, charmante et captivante plus que voluptueuse.
Elles sont toutes les trois l’incarnation de la femme-muse, une femme qui fait perdre la tête, une femme qui fait gagner la vie qui mérite d’être vécue, même si cela nous coûte la prope, une femme pour rêver, la femme rêvée.
Toutes les muses sont la même Muse, celle dont nous avons besoin.
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Thursday, June 22, 2006

Éclats


La sensibilité capable de découvrir la beauté. La beauté qui comble tous les vides. L’ivresse qui endort, l’ivresse qui pousse. L’ivresse qui sauve.

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J’aime la blessure lumineuse, le triomphe du plaisir de se sentir blessé sur la douleur de la perte, cette sorte de défloration joyeuse de la raison: la passion amoureuse.
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Il n’y a rien au monde de plus malheureux qu’une passion impossible à assouvir; une telle passion consume irrémédiablement le coeur que l’habite.
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La lucidité est un puissant antidote contre l’oubli de soi et des autres, c’est comme une malédiction qui oblige à démeurer avec les yeux ouverts à tout moment.
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L’ivresse d’amour de la passion platonique est capable de déchaîner des forces insoupçonnées qu’ont le pouvoir de transformer la réalité...

Et cette réalité ainsi transformée devient un monde paralel, une autre dimension oú tout parait embelli, oú tout est posible. C’est la bacchanale des sens: le vertige.
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Le Début






Beauté

Et maintenant je dois vous oublier
Pour vous rencontrer un autre jour,
Peut être derrière d’autres yeux
Regardant depuis un autre amour.









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Cet imposteur de soi même, ce menteur des verités énormes, ce dupeur des paradis perdus, il s’obstinait à vivre sélon le mandat de son coeur: l’hardiesse du rêve.


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Il n’y a pas une désesperation plus triste et futile que celle qui est sentie par celui qui n’espère plus rien, par celui qui sait ce qu’il y a derrière le voile: le néant.

Quelle angoise d’avoir le pouvoir pour regarder la vie à travers des apparences, de se mirer dans le miroir de l’existence et ne voir qu’une image floue, insignifiante...!

Il faut s’enivrer pour que cette image devienne claire, précise, reconnaissable, supportable. Pour celui qui voit avec l’âme la sobriété est un martyre.

L’ivresse des sens et l’ivresse de l’esprit sont nécessaires, plus que l’ivresse vulgaire du corps, pour supporter ce trompe l’oeil qui consiste à vivre.

S’enivrer de beauté, utiliser un mirage, un sublime mensonge, pour corriger le miroir trompeur de l’existence. Pourquoi la conscience? Pour la perdre...
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L’épaisse odeur de l’absence, le bruit étourdissant du silence, l’omnipresent image d’une songe aux yeux marrons, tout ça menace de me rendre fou.

Vivre ce déchirement me tue, et moi je ne me rends à peine compte. Malgré ma sagesse et mon self-control l’enfoncement est chaque fois plus profonde.

Comme celui qui est tombé dans les sables mouvantes, plus je m’efforce de sortir plus je m’enfonce. Je n’ai pas pouvoir sur ce chaud bourbier de sentiments.
Je me sens voluptueusement englouti dans ce tourbillon de passion. Je suis un martyr avec plaisir de son martyrologe!
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Au début était le verbe...

Bien, ça y est!
Un autre navigant sur la mer orageuse d'horizons infinis.
Salut a tout le monde!