Il était une fois la beauté multidirectionnelle:
- la beauté bleuâtre de la mer méditerranéen, des falaises parsemés de pins, de la lumière reflêchie sur les vagues,...
- la beauté classique des grecques: de sa philosophie-Platon, de sa poèsie-Homère, de sa sculpture-Praxiteles,... Et la beauté rêveuse des poétes amoureux du monde médirrenaéen, des poétes maudits-fous: Hölderlin, Byron,...
- la beauté de la musique émouvante, comme une caresse sur la peau douce...
- la beauté de la parole, d'un scénario intelligent, des dialogues suggestifs. La parole qui rapproche et la parole qui éloigne...
- la beauté des contrastes, des contrepoints: la volupté splendide du corps de la femme et le discours métaphysique en la définissant, la beauté presque douleureuse du théâtre à Capri et la tragedie qu'y est en gestation...
Il était une fois Le Mépris. Un film de Jean Luc Godard d'après une histoire d'Alberto Moravia.
Une merveille du septième art.
Une fenêtre ouverte sur le caractère des relations humaines: les relations de couple, les relations entre des générations différentes, des mondes différents, des cinèmas différentes,...
Dieux créa la femme, et Jean Luc Godard va lui filmer dans ce film: "tiens, Homère..."
Michel Piccoli est le mari méprisé (le pauvret), BB est l'épouse méprisante (fantastique et fatale), Jack Palance est le producteur-tyrannique, à l'ancienne mode, qui profite l'occasion (convaincant). Et, en plus, le grand Fritz Lang jouant le rôle de lui-même (toujours magistral).
Un film dans un film. Un dialogue fiction-réalité. Une nouvelle intérpretation du mythe d'Odysseus à la lumière d'une modernité en change continuel.
Le mystère insoluble de la femme. La femme, cette étrange créature, créatrice, à son tour, de la perplexité primitive de l'homme.
Film intense et vaste. Délicieux et troublant. Contemplatif et agissant.
Le Mépris (Contempt) Trailer sur Youtube.
Georges Delerue a composé le merveilleux et émouvant thème Camille qui s'écoute pendant le film (ici, in myspace). Il est, en outre, compositeur de bandes sonores immortelles, telles que Hiroshima Mon Amour, Jules et Jim, La Peau Douce, Il Conformista, La Nuit Americaine ou, plus récement, Platoon.
La première scène est, possiblement, une des meilleurs et plus belles scènes d'amour jamais filmée (et je dis d'amour, d'un amour sensuel et tendre, d'un amour fortement esthétique et plein d'érotisme, pas de sexe).
Pour goûter et déguster. Pour rêver.