Sunday, January 21, 2007

La Beauté chez Góngora: le "Polifemo" (VII)

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Dans les cinq dernières strophes tout se précipite, on consomme l'amour, la jalousie, la vengeance... et arrive la mètamorphose d'Acis.pour échapper au destinée tragique -bien que faible console-. Avec l'aide des dieux Acis ne disparaîtra plus jamais, mais son apparence physique, ce jeune beau et attirant, paiera la factura en devenant fleuve. L'amour triomphera mais grâce à la magie de la transformation, et en triomphant il exigera la disparition d'un passé idyllique. Aussi nous sommes témoins d'une autre métamorphose plus habituelle, l'amour de Polyphème devient haine, devient furie déchaînée, devient mort.
Góngora est prodigieusement schématique et bigarré en même temps dans son dénouemnet de la fable.
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... 56

Su horrenda voz, no su dolor interno,
cabras aquí le interrumpieron, cuantas
-vagas el pie, sacrílegas el cuerno-
a Baco se atrevieron en sus plantas.
Mas, conculcado el pámpano más tierno
viendo el fiero pastor, voces él tantas,
y tantas despidió la honda piedras,
que el muro penetraron de las yedras.
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57
De los nudos, con esto, más süaves,
los dulces dos amantes desatados,
por duras guijas, por espinas graves
solicitan el mar con pies alados;
tal redimiendo de importunas aves
incauto meseguero sus sembrados,
de liebres dirimió copia así amiga,
que vario sexo unió y un surco abriga..
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58
Viendo el fiero jayán con paso mudo
correr al mar la fugitiva nieve
-que a tanta vista el Líbico desnudo
registra el campo de su adarga breve-
y al garzón viendo, cuantas mover pudo
celoso trueno, antiguas hayas mueve:
tal, antes que la opaca nube rompa
previene rayo fulminante trompa.
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59
Con vïolencia desgajó, infinita,
la mayor punta de la excelsa roca,
que al joven, sobre quien la precipita,
urna es mucha, pirámide no poca.
Con lágrimas la ninfa solicita
las Deidades del mar, que Acis invoca:
concurren todas, y el peñasco duro,
la sangre que exprimió, cristal fue puro..
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60
Sus miembros lastimosamente opresos
del escollo fatal fueron apenas,
que los pies de los árboles más gruesos
calzó el líquido aljófar de sus venas.
Corriendo plata al fin sus blancos huesos,
lamiendo flores y argentando arenas,
a Doris llega, que con llanto pío,
yerno le saludó, le aclamó río.
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"... y el peñasco duro, / la sangre que exprimió, cristal fue puro..." La métamorphose d'Acis en un seul vers! Quelle subtilité! Une situation atroce, violente, macabre, transformé en beauté au moyen de la lyrique: la sang du malheureux amant devint eau pure qui va couler jusqu'a la mer oú la déesse Doris -mère de Galatée- l'attend et le salue comme gendre... déjà transformé en fleuve immortelle...

"...Corriendo plata al fin sus blancos huesos, / lamiendo flores y argentando arenas, / a Doris llega, que con llanto pío, / yerno le saludó, le aclamó río." Quelle absolue merveille! On n'avait jamais exprimé un homicide avec une telle délicatesse; plus qu'un assassinat il semble une renaissance, une floraison soudaine d'un frais bouton, l'éclosion d'un beau papillon qui quitte le cocon...

Celui-ci est Luis de Góngora, fleuri, baroque, embellissant, un grand magicien des mots, un démiurge du language, un titan qui prend d'assaut l'Olympe de la lyrique et s'assied sur le trône de Zeus. Il est un des poètes les plus importants de tous le temps, le plus grand du baroque of course.

Pour une autre occasion, Fable de Polyphème et Galatée, l'histoire d'un tour de force: Ovide versus Góngora.

Au bientôt!

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