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Saturday, December 02, 2006

Strange Fruit

Billie Holiday - Strange fruit
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"Southern trees bear strange fruit,
Blood on the leaves and blood at the root,
Black bodies swinging in the southern breeze,
Strange fruit hanging from the poplar trees.
Pastoral scene of the gallant south,
The bulging eyes and the twisted mouth,
Scent of magnolias, sweet and fresh,
Then the sudden smell of burning flesh..."
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Aujourd'hui le strange fruit c'est un fruit qui flotte sur la mer, sert de norriture aux poissons et tapisse les plages du sud d'Europe comme des algues que les vagues enlevent à l'espoir.
Ajourd'hui l'odeur n'est pas à burning flesh, aujourd'hui ça sent à désespoir que les gallants chevaliers du premier monde occultent avec des parfums sophistiqués... et beaucoup d'hypocrisie.
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Fantastique Billie Holiday, transmittant tout le cynisme et l'impotence de celui qui sait qui est attrapé dans les filets d'un monde cruel et sans sens.
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Qu'est ce que l'on applaudit lorsque la chanson finit? Peut-on applaudir un thème comme ça? Le silence suffit? Pourquoi sert le génie alors? Comment la beauté peut-elle s'exprimer au moyen d'une telle révélation de l'exécrable? Elle peut... et l'a fait.
La beauté est amorale, elle ne connait pas le bien ni le mal. La beauté existe grace à l'homme, elle est une categorie de l'existence, une categorie qui donne sens à la vie humaine, mais elle est plus loin, elle est au-dessus -et en même temps au-dessous- de tout essai de la soumettre au jugement moral.
C'est pour cela que nous pouvons sentir une émotion esthétique plaisante devant de certaines situations de violence (fictives ou non): films, sports de lutte, parties de chasse, etc.
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Enfin, Billie Holiday dit tout ça avec son espléndide voix sensitive en deux minutes et demi.
C'est l'ellipse de la beauté, la synthèse du génie, la paradoxe de l'être humaine.
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Déesse du néant

Billie Holiday - Fine And Mellow (1944 )
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L'âge d'or du jazz. Aussi l'age d'or des jazz women singers.
Billie Holiday: la plus grande, l'une des femmes plus divines de tous le temps. Douée d'un génie immense pour chanter et transmettre sentiments. Elle exprimait toute sa souffrance en la transmuant en beauté sonore. L'oiseau qui chante la plus belle chanson derrière les barreaux de sa propre prison.
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Elle est l'incarnation du génie incompris, du génie qui comprend pas; du génie maltraité; du génie vilipendé; du génie solitaire; du génie insatisfait; du génie pur indissolublement uni à son rôle; du génie que ne peut pas être une autre chose: du génie nécessaire.
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Elle est le regard d'une stupeur. Il y a dans son regard la merveilleuse tristesse de la beauté prisonnière, renfermée dans l'immonde cage d'une destinée trop sale. Ses yeux pleins d'étonnement semblent dire pourquoi?. C'est son regard un bizarre mélange de perplexité et imploration. La beauté qui distille son regard est une beauté qui pleut... et ses larmes voyagent dans l'air sur sa voix déchirée. Comme si son chant était le chant du cygne... chaque fois qu'elle chante.
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C'est l'éternel cas du gènie débordant et malheureux qui fleurit malgré tout comme une belle rose dans un vidoir. À fin de compte il faut de la pourriture pour amender une nouvelle vie; la terre plus feconde est celle qui reçoit plus détritus; les excréments sont nécessaires pour créer la beauté, la souffrance aussi.
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Billie Holiday, le nom d'une déesse du jazz, d'une déesse du malgrétout. Consolation pour abattus -et battus.
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Ici avec une pléyade de jazzmen superbe. Quelle quantité de talent par centimètre carré!
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Sunday, September 10, 2006

Hommage à Françoise

C'est un hommage à une muse de la Chanson -peut-être la dernière grande muse de la Chanson-, à un ange blond (ou châtain) de beau regard et lèvres merveilleusement charnus faits pour chanter... et baiser (ah! qui pouvait être un baiser de ces lèvres).

Françoise Hardy
La fille aux cheveux de lin,
Le radieux objet de désir,
La belle de tout temps,
La voix qui berce,
La rêverie,
Hardy.
.....
.....
Divine Françoise
Françoise qui es dans mon ciel,
que ta voix soit santifiée,
que ton regne de délicatesse vienne,
que tes chansons sonnent dans mon coeur,
donne moi aujourd'hui ma joie de ce jour,
pardonnez-moi ma tristesse
comme je pardonne à celle qui m'a attristé,
Et ne me soumets pas à la désolation
mais délivre moi du silence
amen.
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Le premier bonheur du jour (quel envie!), Mon amie la rose (ici très belle), Voila (Oh, la, la, quelle camisole), Comment te dire adieu (?) (En allemand!), L'amitié (très douce), La maison oú j'ai grandit (très jeune, coquine et métaphysique), et une splendide Françoise d'aujourd'hui en Tant de belles choses (la beauté qui ne se fane pas).
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Bon profit à tous les aimants de la Chanson.
PD. Une très bonne page avec beaucoup d'info et musique free est ici. La page officielle .

Le Chant des sirènes

Voilà, le chant des sirènes.
Ce chant qui rendait folle d'amour aux pauvres marins qui s'aventuraient à silloner la mer de la félicité.
Ce chant qui posséde un irrésistible pouvoir d'attirance, cette voix de délicatesse envoûtante, cette beauté sonore qui provoque un plaisir presque douleureux.
Ces yeux profondes, ces lèvres ondoyants, ce bouche pleine de mystères humides, ce maëlstrom impitoyablement sensuel d'évocations amoureuses.

Enfin, le charme ravissant d'une non moins ravissante femme aux yeux voleurs qui m'enflamme le coeur (et je ne parle pas de la charmante François Hardy).

Ah! Cette grande roue des souvenirs qui tourne et tourne autour d'un merveilleuse axe fixe...

Françoise Hardy - Tous les Garçons et les Filles


Dédié à tous les garçons et les filles qui aiment sans être aimés: l'important toujours est aimer.
Vive les amoureux sans espoir!... parce qu'il en sera le royaume de cet impossible.

PD. aussi dédié à ma sirène particulière.

Friday, September 01, 2006

Debussy, Ravel, Satie, Fauré: La Revêrie (II)

Hommage a Maurice Ravel

Compositeur de très haut vol,
éthéré, flotant, léger, danseur;
parfois baladin, acrobate, funambule;
parfois subtil, ravi, délicat, émouvant.
Prestidigitateur et illusionniste des sons;
pentatonique merveilleux,
polychrome mélodieux,
mélancolique soigneux.

Grimpeur d'émotions et plongeur de sensations
qui transforme les notes musicales en chants de rossignol
ou en fureur de vagues
ou en tristesse d'un coeur déchiré
ou en matinées calmes ou en soirées agitées...

Ravel, l'aimant d'Espagne et de tout ce qui est espagnol,
le créateur d'un immortel Bolero,
d'une Pavanne pour une infante défunte,
d'une Rhapsodie espagnole,
d'un Quichotte à Dulcinée,
de L'Heure espagnole,
d'une Alborada del gracioso,...

Ravel, l'admirateur de Mozart et Debussy,
l'influencé par Baudelaire, Poe ou Mallarmé,
mais, surtout, l'élève de Gabriel Fauré .
Ravel, le musicien indépendant
(comme Debussy ou Satie),
l'explorateur de nouvelles voies,
le créateur hardi , le génial éffronté.
Ravel, le bluesman, le jazzman , le musicman.

Écoutes recomendées: (il vaut la peine d'attendre le téléchargement)

Pavanne pour une infante difunte, calme, délicate, triste, languereuse.
Daphnis et Chloé, pastorale, campagnarde, joyeuse, voluptueuse.
La Mer I, comme l'histoire d'une vague, comme un voyage en bateau, comme un regard de mouette; la mer comme si vous y étiez.

Dédiée à toutes les Muses danseuses.

Musique et Littérature (III). Debussy 3

D'après le poème homonyme de Stéphanne Mallarmé, Claude Debussy va composser celle qui est l'une des oeuvres la plus réussie des interprétations musicales d'une oeuvre litteraire: Prélude à l'après midi d'un faune.

Aussi, c'est un ballet crée par Vaslav Nijinski et les Ballets Russes de Serge Diaghilevk sur la musique du Prélude... de Debussy.

C'est L'après midi d'un faune un poème bucolique dont le théme principal c'est l'état d'extase voluptueuse éprouvée par un faune aux pieds du Etna.

Le faune est une figure ambiguë, c'est un satyre mais aussi un sage, c'est luxurieux mais aussi délicat, c'est l'eternel insatisfait puisque il aspire à posséder tout, à comprendre tout, à jouir et faire jouir du tout. Le faune est l'insouciant jouisseur et le vivant lucide; sa capacité innée pour la jouissance le vient de son envie pour oublier sa propre sagesse, c'est pour ça qu'il y est, au même temps, un corybante et un adorateur de l'ivresse, c'est à dire de Dionysos.
Et c'est cette ivresse survenie à l'après-midi celle qui Mallarmé et Debussy ont exprimée d'une façon si émouvante, si réussie, si "réelle".
La voix du faune c'est la voix de celui qui est perplexe devant la nature et, en même temps, sent son capacité infinie pour l'aimer, pour la jouir, pour la sentir...
.....
Une très bonne page sur L'après midi... avec des liens d'intêret sur le poème de Mallarmé et l'oeuvre de Debussy.
.....
« La musique de ce Prélude est une très libre illustration du beau poème de Mallarmé. Elle ne désire guère résumer ce poème, mais veut suggérer les différentes atmosphères, au milieu desquelles évoluent les désirs, et les rêves de l'Egipan, par cette brûlante après-midi. Fatigué de poursuivre nymphes craintives et naïades timides, il s'abandonne à un sommet voluptueux qu'anime le rêve d'un désir enfin réalisé : la possession complète de la nature entière. »
(Claude Debussy, impressions de son propre composition)

« Sylvain d'haleine première
Si la flûte a réussi,
Ouïs toute la lumière
Qu'y soufflera Debussy ».
(Stéphanne Mallarmé à Claude Debussy, 1910)

Debussy - Stéphane Mallarmé

Prélude à l'après-midi d'un faune
Prélude à l'après-midi d'un faune

Le Faune

Ces nymphes, je les veux perpétuer.
Si clair,
Leur incarnat léger, qu'il voltige dans l'air
Assoupi de sommeils touffus.

Aimai-je un rêve ?
Mon doute, amas de nuit ancienne, s'achève
En maint rameau subtil, qui, demeuré les vrais
Bois même, prouve, hélas! que bien seul je m'offrais
Pour triomphe la faute idéale de roses --

Réfléchissons...
(...) (ici trouverez le poème complet)

Bon profit!

Dédiée à toutes les Muses, Nymphes, Naïades, etc., qui ont senti l'haleine du faune...

Thursday, August 31, 2006

Musique et Littérature (II). Debussy 2

Ce sont deux oeuvres bien connues de Debussy, l'une d'elles (Rêverie) aussi en version orchestral, l'autre (Claire de Lune) c'est le 3ième mouvement de la Suite Bergamasque pour piano solo. Tous les deux expriment cette subtilité songeuse qu'impregne toute la musique de Debussy. Mélodies pour écouter avec les yeux fermés ou pendant la lecture de ces poèmes dont elles sont inspirées.
Mélodies pour le coucher du soleil, pour la nuit, pour ces jours langueurs et mélancholiques. Mélodies pour rêver éveillé et pour réveiller les muses.
Le Clair de Lune a servi, en outre, comme faisant partie de la bande sonore de plusieurs films (E la nave va, L'odeur de la papaye verte, Ocean's Eleven, 7 years of the Tibet, Frankie and Johnny, etc.)

Debussy - T.F. de Banville

Le zéphir à la douce haleine (Rêverie)
Le zéphir à la douce haleine
Entrouvre la rose des bois
Et sur les monts et dans la plaine,
Il féconde tout à la fois.
Le lys et la rouge verveine
S'échappent fleuris de ses doigts.
Tout s'enivre à sa coupe pleine
Et chacun tréssaille à sa voix.
Mais il est une frêle plante
Qui se retire et fuit tremblante.
Le baiser qui va la meurtrir
Or je sais des âmes plaintives
Qui sont comme les sensitives,
Et que le bonheur fait mourir.

Théodore Faullin de Banville (1823-1891)


Debussy - P. Verlaine

Votre âme est un paysage choisi (Clair de Lune)

Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmants masques et bergamasques,
Jouant du luth et dansant, et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques!

Tout en chantant sur le mode mineur
L'amour vainqueur et la vie opportune.
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur,
Et leur chanson se mêle au clair de lune,

Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver, les oiseaux dans les arbres,
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.

(Paul Verlaine)


Dédie à toutes les Muses d'air absorbé.

Monday, August 28, 2006

Musique et Littérature (I). Debussy 1

La musique et la littérature ont eu toujours une relation très étroite, non séulement pour servir de vehicule mutuel (cas de l'opéra ou la musique chantée, populaire ou culte) et ainsi ajouter une plus grande expressivité au message qui se veut transmettre, mais aussi comme source d'inspiration pour créer une nouvelle ouvre d'art.

Je veux commencer cette série de posts dédie à la relation musique-littérature avec l'un des compositeurs auxquels je suis bien plus attaché, Claude Debussy.


Debussy fut un musicien qui va composer plusieurs de ses oeuvres à partir des impressions causés par les lectures de divers écrits contemporains. Surtout poèmes d'esthétique parnasienne et symboliste (Leconte de Lisle, Baudelaire, Verlaine, mais aussi, Edgar Alan Poe, etc) qu'il va lire très tôt et qui auront une grand influence posterieur dans sa musique, beaucoup de fois aux tendances fantastiques ou mythologiques (ce qui sera une caractéristique comun à tous les musiciens impressionistes).


(je recommende la lecture du poème pendant l'écoute de la mélodie)

Claude Debussy - Leconte Delisle.

La fille aux cheveux de lin

Sur la luzerne en fleur assise,
Qui chante dès le frais matin ?
C'est la fille aux cheveux de lin,
La belle aux lèvres de cerise.

L'amour, au clair soleil d'été,
Avec l'alouette a chanté.

Ta bouche a des couleurs divines,
Ma chère, et tente le baiser !
Sur l'herbe en fleur veux-tu causer,
Fille aux cils longs, aux boucles fines ?

L'amour, au clair soleil d'été,
Avec l'alouette a chanté.

Ne dis pas non, fille cruelle !
Ne dis pas oui ! J'entendrai mieux
Le long regard de tes grands yeux
Et ta lèvre rose, ô ma belle !

L'amour, au clair soleil d'été,
Avec l'alouette a chanté.

Adieu les daims, adieu les lièvres
Et les rouges perdrix ! Je veux
Baiser le lin de tes cheveux,
Presser la pourpre de tes lèvres !

L'amour, au clair soleil d'été,
Avec l'alouette a chanté.

(Dédie, aussi, à toutes les Muses silencieuses)

Sunday, August 27, 2006

Debussy, Ravel, Satie, Fauré: La Rêverie (I)


Hommage à Debussy
Une musique comme un rêve fluide,
comme une source qui coule entre les pierres
et la vegetation de la fôret formant des arabesques :
bondissante, glissante, réfléchissante, à peine stagnée;
de temps en temps les chants des oiseaux
et la rumeur des feuilles qui chuchotent des secrets sonores;
mais aussi les rêflets dorés des cheveux de line d'une petite fille,
les pleurs mélodieux d'une cathédrale engloutie,
les rêves némorals d'un faune endormi,
les suggestifs airs orientals des pagodes tranquiles,
le cotonneux passer des nuages
la danse gracile et joyeuse des fées,
l'argentée mélodie des rayons de lune,
les silencieux pas sur la neige...
C'est l'expression pure du son des choses,
l'impression sonore qu'elles nous provoquent...
C'est la musique originale et sincère de Claude Debussy.
.....
Claude Debussy, Maurice Ravel, Eric Satie -mais aussi un romantique tardive comme il était Gabriel Fauré-, entrèrent dans le XXième siècle apportant des airs nouveaux pour la musique. Après l'une des pèriodes le plus riches de l'histoire de la musique, le romantique, c'était l'heure d'un change. En même temps qu'à la peinture (ou la litterature peu après) un mouvement de réaction devant l'enflure et l'excès émotionnel de la musique romantique (dont Wagner est le cas le plus repressentatif) va rompre avec la rigueur academique et insuffler une liberté inconnue jusqu'alors. C'est la musique dite Impressionniste.

La globalisation va commencer pour la musique, puisque cette réaction impressionniste de la musique occidental elle était marquée par l'influence des musiques du monde (spécialement des musiques orientales) favourisées par la célébration des premières expositions universelles dépuis le milieu du XIXième siècle.

Ce style musical sera déterminant pour le developpement posterieur de la musique dite moderne. Son influence dans les manifestations artistiques du XXième siècle est illustrative: la peinture, le cinèma, l'architecture, les musiques populaires (jazz et blues surtout), etc.

Si l'on devrai definir tous les caracteristiques de cette musique par un seul mot clé, par un seul concept qui resumerait tout son pouvoir évocateur, ce mot serai revêrie.

Pour en savoir plus consulter les liens suggérés.

Je vous propose quelques oeuvres d'écoute libre:

Maurice Ravel: Les entretiens de la Belle et la Bête, le Jardin Féerique, Daphnis et Chloé -Suite nº 2 (oeuvre orchestral -très bonne interprétation)

Erik Satie: Gymnopédie 1, Gymnopédie 2, Gymnopédie 3, Gnossienne 1, Gnossienne 3, Gnosienne 4, Gnossienne 5, Petite Fille Américane

Gabriel Fauré: Pie Jesu (du Requiem)

(Post à developper: hommages a Ravel, Satie, Fauré)

Tuesday, August 15, 2006

Les Muses aiment Tchaikovsky


Pyotr Ilyich Tchaikovsky est le compositeur aimable, sentimental et romantique par excellence.
Le compositeur qui dansait avec les notes, le compositeur du plié et le tutu, le jongleur de songes qui girent, sautent, s'ondulent et font le pas-à-deux...
Le narrateur d'histoires danseuses; le peintre de paysages sonores; l'esculpteur de cignes sublimes, de belles dormantes qui font rêver, de casse-noisettes qui cachent princes ensorcelés; enfin, le favori de Terpsichore, lui, il est l'aimée des muses.

La musique chez Tchaikovsky possède la facilité d'un air mozartien empreint du romantisme russe, de l'enflure des steppes trop vastes et de la sophistiquée noblesse décadente de l'empire tzariste. C'est une musique qui aime la vie galante des salles de bal et les samovars, aussi le luxe naissant d'une classe moyenne culte et aisée qui voyage à Paris, Londres ou Vienne. C'est, enfin, une musique faite pour transmettre la joie de vivre et l'amour romantique.


Outre les ballets déjà insinués (Le Lac des Cygnes, La belle au bois dormant et le Casse-Noisette) ses oeuvres plus réussits comme la Symphonie nº 6 Pathétique, le Concerto pour Piano nº 1, la Sérénade pour cordes op. 48, l'Overture Fantaisie de Roméo et Juliette, l'Ouverture 1812 ou le Capriccio Italien, nous parlent d'un compositeur dotée d'un caractère très expressif et émotif, avec un discours musical vivement visuel oú il est facile de s'imaginer les scènes suggerées.
D'ailleurs les musiciens russes sont tous eux assez descriptifs (se rappeler aussi Moussorgsky, Borodine, Glinka, Rimsky-Korsakoff, Stravinsky, Khatchatourian, Prokofiev, Rachmaninov, etc.).

Le Ballet
Le ballet a l'origine dans les anciennes danses de cour de la Rennaissence italienne, mais il est en France au XVIIIième siècle après d'un déroulement progressif à partir de l'opéra-ballet que prend sa forme definitive pour arriver à la Russie au dernier tiers du siècle XIX oú il acquerra l'expression artistique le plus haute déjà dans le premier tiers du XXième siècle avec les fameux Ballets Russes.

Donc, la danse classique est polyglotte, elle parle l'italien, le français et le russe. Petipa, Diaghilev, Nijinsky, Fokine, Balanchine... sont tous eux créateurs et choreographes qui ont enrichi l'universe de la danse avec ses créations pleines de rêverie et de beauté.


Spectacle essentiellement visuel qu'embrasse plusieurs disciplines (musique, danse, théatre, litterature, esculpture et peinture) le ballet est l'expression le plus plastique des arts (voir plus haute) et celle qui nécessite la collaboration d'un plus grand nombre de muses.
C'est pour ça que les muses aiment Tchaikovsky...

Mais les raisons de ma Muse pour l'aimer peut-être qu'elles soient differentes (?).

Sunday, August 13, 2006

Les chiens n'aiment point Beethoven


Le petit chien de mon voisin lorsqu'il écoute Beethoven il jappe plaintivement, ça se passe également avec la Cinquième Symphonie ou la Pastorale ou le concert pour piano nº 5 Empereur ou l'ouverture Leonore.
J'en suis arrivé aux conclusions suivantes: Le chien de mon voisin n'est pas sourd et il n'aime point Beethoven.

Il y a quelques années j'eu un autre chien qui hurlait en écoutant la Neuvième Symphonie "Choral" du divin Ludwig Van -surtout le dernière temps, l'Ode à la Joie- et dont l'hurlement servait de signal -comme s'il donnait le ton- à un choeur d'hurlements qui s'élevait partout en lui faisant la réplique à Beethoven-Schiller; c'était très curieux.
J'en suis arrivé, en plus, à une autre conclusion: les chiens possédent encore un fort instinct grégaire hérité de ses ancêstres les loups.

Peut-être que ça arrive par la puissance et la musicalité exuberante des compositions de ce gènie de la musique ou par l'énergie qui dégage, mais ce qui est certain c'est que les chiens réagissent d'une façon plaintive ou hostile devant les codes ou les fortissimi du divin sourd.


En parlant des choses serieuses, avez-vous de sensibilité? Voulez-vous éprouver des frissons, sentir les cheveux s'hérisser? Écoutez ces extraits d'interprétations de la 5ième Symphonie de Beethoven dirigée par Wilhelm Furtwängler, l'un des plus réussits intérprets de Beethoven (aussi de Brahms, Bruckner et Wagner, c'est à dire, le sentiment, la solemnité et la magnificence).

Ludwig Van Beethoven le compositeur puissant, majestatique, dramatique, superbe d'ambition tonal, le compositeur empereur, le compositeur qui va ouvrir définitivement la porte à la modernité dans la musique (Mozart avait déjà ouvert les fenêtres). Le compositeur sans lequel on ne se comprendrait pas Brahms, Wagner ou Mahler.

Si Mozart est le musicien total (il jouait n'importe quel instrument, mais surtout le violin et le piano), la source intarissable de sons, la facilité insultante et débordant de ce qui est complexe, enfin, Dieu fait musique, Beethoven est Apollon et Mars tout-en-un.

C'est difficile choisir une seule oeuvre d'entre les chefs d'oeuvre de Beethoven parce qu'il dépend du moment et de l'état d'esprit, mais c'est sans doute la 9ième Symphonie en Re mineur, Opus 125, symphonie choral -et symphonie total-, celle qui attire l'applaudissement géneral.

Considerée par beaucoups le sommet de la composition symphonique, la Neuvième, composée par un Beethoven déjà sourd (!!!), est devenu une sorte d'hymne international de la fraternité -surtout à cause du quatrième mouvement choral, l'Ode à la Joie, toute une innovation dans la structure classique des symphonies-.
Un arrangement de ce mouvement fut adoptée comme hymne de L'Union Européen à 1972.
Beethoven va utiliser pour son Ode à la Joie le text d'un poème de Friedrich Schiller assez optimiste sur le genre humaine (notez que nous nous trouvons encore en pleine euphorie de l'élan du siècle des Lumières).

Quelle paradoxe -une autre plus- de l'histoire! un homme déjà sourd, hargneux, qui a vécu la déception de la montée -illusionée- et posterieure chute de son admiré Napoléon, qui a vécu l'horreur de la guerre et l'horreur de son isolement graduel, il est l'élu de la destinée pour composer l'hymne de l'espoir...

Sera-t-il que la sensibilité des chiens est capable de saisir entre les merveilleuses notes de cette superbe ouvre le frayeur qui peuplait l'âme de Beethoven?

Pourquoi les chiens n'aimeront point Beethoven?